L’interdiction des prières musulmanes du vendredi dans les rues, a suscité un grand tollé depuis quelques jours. Pour calmer les esprits, le Chef de l’Etat a décidé de rencontrer, samedi dernier, la communauté musulmane.
Seul anicroche, la communication qui a suivi l’évènement ne facilite pas forcément le retour à la paix. Le samedi 04 février 2017, le Chef de l’Etat a décidé de rencontrer la communauté musulmane du Bénin. On se rappelle qu’une semaine avant cette rencontre, le bouillant préfet Modeste Toboula s’était rendu à la mosquée centrale de Cadjèhoun, pour chasser les fidèles musulmans en pleine prière du vendredi. Ceci, avait ouvert la voie à une vive contestation de la part de ceux qui prennent la décision pour une menace sur leur religion. La rencontre avec le Chef de l’Etat sonnait donc comme une occasion d’apaisement et de réconciliation. Il fallait trouver les mots justes pour apaiser.
Cet exercice, le Chef de l’Etat a semblé bien le réussir en disant, sans faire trop de concessions, la vérité aux musulmans. En somme, on ne saurait accepter que les rues continuent de servir de lieu de culte. Seulement, à titre provisoire, les fidèles musulmans peuvent continuer à prier aux mêmes endroits, en attendant que l’Etat les aide à construire de plus grandes mosquées. Voilà la substance du communiqué de la communauté musulmane du Bénin en date du samedi 04 février. Contre toute attente, les informations relayées sur la page facebook du gouvernement, semblent ne parler que de la fermeté affichée par le Chef de l’Etat, comme si rien n’avait été concédé à cette communauté. Ces écrits qui ont aussi inondé les réseaux sociaux montrent un Chef d’Etat intransigeant, ferme et accroché à l’application stricte de la décision prise, et un président du comité d’apaisement, porte parole des musulmans qui applaudit l’ouverture d’esprit du président de la république, sans rien obtenir en retour, pour les siens. Au cours d’une émission radio tenue hier dimanche sur cette rencontre, le Pr Ibrahim Salami a dénoncé une manipulation de l’information et, a accusé la presse d’être abondamment abreuvée à la source des services de la communication présidentielle. Cette communication post-rencontre ne facilite guère la tâche pour le président Talon à qui l’on reprochait déjà d’avoir attendu la mise en application d’une telle décision avant de chercher à rencontrer les victimes. Si en plus de cela, l’on doit assister à une communication biaisée, capable d’envenimer les choses, le gouvernement n’est pas encore sorti de l’auberge