Le label quartier latin de l’Afrique collé autrefois au Bénin, relève maintenant du passé. On remarque de nos jours une baisse criante du niveau d’expression de langue chez les apprenants. Pour beaucoup, l’abandon de la lecture et un usage courant des abréviations, sont à l’origine de cette baisse.
Le fort taux d’échecs enregistré aux divers examens ces dernières années et la baisse du niveau d’expression de langue chez les élèves et étudiants, deviennent de plus en plus inquiétants. Le Bénin a perdu son label de quartier latin d’Afrique. Cet état de choses est dû à un certain nombre de raisons, dont l’abandon de la lecture et la pratique des abréviations.
Interrogés sur la question, les étudiants et professeurs ne tarissent pas de mots pour mettre en avant l’avènement des nouvelles technologies qui, selon eux occupent plus le temps des apprenants de nos jours. Michel Ouidodjitché, juriste de formation, a expliqué que l’innovation technologique contribue à la perte de l’amour de la lecture.
« Ces outils modernes de communication encouragent l’abandon des bouquins » a-t-il déclaré, avant de faire observer que la lecture en ligne ne concentre pas forcément le lecteur.
La pratique des abréviations lors de la rédaction des Sms, favorise également la baisse du niveau de langue chez les apprenants. « L’une des preuves les plus courantes est l’usage des résidus de mots dans les diverses évaluations écrites auxquelles ont les soumet », a indiqué Eric Wadagni Tohouindji, sociologue, enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac).
Selon ses explications, les jeunes s’adonnent à cette pratique pour des raisons peu convaincantes. Il estime que les raisons avancées empiètent sur la qualité du travail bien fait qui, selon lui, devrait être leur leitmotiv. Entre autres raisons évoquée, le gain de temps et la réduction du volume des sms. Pour Tatiana Agbodo, étudiante en première année de communication d’entreprise à l’Ecole supérieure de gestion et de technologie (Esgt) à Cotonou, les raisons suscitées sont effectivement celles qui expliquent la pratique des abréviations par les jeunes.
Mais contrairement à ces prédécesseurs, elle pense que l’on peut bien se livrer à cette pratique, sans la laisser influencer le rendement scolaire. Yves Berry, instituteur au Complexe scolaire privé don de Dieu à Abomey-Calavi, s’indigne du mal que crée ce fléau social qui, à son avis, n’honore pas le pays.
Une sensibilisation s’impose pour corriger le tir
Pour y remédier, il estime qu’il urge de sensibiliser les jeunes pour attirer leur attention sur les risques encourus. Une sensibilisation qui, dit-il, doit commencer depuis le cercle familiale par le biais des parents.
« Les parents sont conviés à nous aider à combattre ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur » a-t-il souligné, avant de rappeler que ce fléau n’est pas qu’une question de jeunesse.
« Toutes les couches sociales sont concernées», a-t-il fait remarquer. Il urge donc d’agir pour corriger le tir, afin que le Bénin recouvre son label de quartier latin de l’Afrique
Laisser un commentaire