Le régime de l’apartheid en Afrique du Sud a reçu du soutien de l’extérieur. C’est en tout cas ce que révèle une enquête menée par une organisation non gouvernemental sud africaine.
Dans un livre de 600 pages intitulé « Apartheid, guns and money » qui relate les événements en Afrique du sud au moment de l’Apartheid, le Président de l’ONG sud africaine Open Secret, fait de troublantes révélations sur le rôle joué par la France qui a pourtant été le premier pays à accueillir Nelson Mandela après sa sortie de prison. Rappelons aussi qu’en 1988 déjà une militante de l’ANC a été exécutée à Paris alors qu’elle enquêtait sur un trafic illégal d’armes. Le mystère autour de ce crime n’a jamais été résolu.
Des armes vendues malgré l’embargo
A en croire les révélations faites dans l’ouvrage, à partir des années 70, des armes ont été fournies par la France au régime ségrégationniste blanc. Ceci malgré l’embargo international des Nations Unies de 1963. Ses révélations proviennent des archives et d’un nombre importants d’interviews sur l’apartheid. 2 millions au total pour être plus précis. Les enquêtes révèlent également un vaste réseau de blanchiment d’argent.
La représentation sud africaine à Paris au cœur du système
La représentation diplomatique du pays à Paris (installée en 1974) est au cœur du dispositif qui facilitait le transit des armes à travers Armscor, une organisation publique qui s’occupait du volet arment sud africain. Les armes devaient transiter par le Zaïre actuel RDC pour outrepasser l’embargo de l’ONU. Open secret révèle également que cette organisation possédait plus de 800 comptes dans une vingtaine de pays parmi lesquels on peut citer la Suisse et la Belgique qui servaient un réseau de blanchiment d’argent.
La France qui était informé de tout ce qui se passait a agit dans l’ombre. Pour asseoir son union avec le régime d’apartheid en vue de lui fournir des armes, la France s’y est mis très tôt en conviant le ministre de la défense, Pieter Willem Botha, en visite à Paris en 1969 à se rendre dans une entreprise française spécialisée dans l’électronique civile et militaire. Le but de la visite était de siroter du vin mais aussi tester des missiles. En 1987, Paris montre sa « générosité » en offrant des prototypes d’un missile de dernière génération pour qu’il soit testé par l’Afrique du sud empêtré dans un conflit en Angola.
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