Avis de recherche

Le Bénin a perdu un match de football. Cela nous arrive souvent. Mais nous pouvons enrayer ce cycle infernal. L’Etat béninois perd des milliards de nos francs, suite à des transactions ténébreuses. Des mesures correctives existent.

Les finances publiques seront sauves. Mais quelle parade pour un pays qui se voit soulagé, au fil du temps, des valeurs constitutives de son patrimoine humain ? Il y a des pertes irréparables. Repousseront-ils un jour les cheveux d’un quidam dont la tête aura été foudroyée par une soudaine et brutale calvitie ?

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Des centaines d’espèces végétales disparaissent, chaque année, de notre environnement naturel. Voilà comment s’évapore, se dissipe un précieux don du ciel. Non seulement nous n’en faisons pas un bon usage, mais encore nous sommes incapables de les répertorier, de les protéger, de les intégrer durablement à notre patrimoine national.

Pour nous en tenir à la seule partie méridionale de notre pays, nombre de mets qui jadis rythmaient nos jours et nos nuits, ne répondent plus aujourd’hui à l’appel. Que sont-ils devenus nos « Ablo yoki », « Maï-maï », « Klakou et autres ?…Parlez-nous de « ‘agonté », « assisohê », « fio », « astro », autant de noms de choses qui, hier, étaient omniprésentes dans notre quotidien. C’est vrai que sont arrivés en masse, sur le territoire national, des mets divers. Le café au lait, au petit déjeuner, a fini par catapulter dans l’oubli nos « coco », nos « godo », nos « akloui », nos bouillies de tapioca.

Le Bénin, au tournant des années 2000, a réalisé, notamment avec ses cadres et experts nationaux, un exploit scientifique digne d’éloge. Il s’agit des Etudes nationales de perspective à long terme – Bénin 2025 – assorti du scénario « Alafia ». Ce fut le fruit des réflexions et des recherches des fils et des filles de notre pays. Nous fûmes, nous-mêmes, membre de cette belle équipe. Le Bénin se projetait lucidement sur un quart de siècle. Il balisait intelligemment les chemins de son avenir. Des applaudissements nourris ont accueilli l’exploit. Mais, in fine, ce fut aux oubliettes qu’on condamna ce mémorable monument. Il n’a pas inspiré nos politiques publiques. Il n’a pas nourri la réflexion de tous ceux qui, tous les cinq ans, encombrent les allées du Palais de la Marina, projets de société sous le bras. Si ces Etudes nationales de perspective à long terme sont quelquefois citées, c’est pour mieux les orienter vers leur destination finale : la tombe et l’oubli.

Vous connaissez la place Lénine ? C’est à Akpakpa, à Cotonou, en plein cœur de notre capitale économique. Elle est à mettre à l’actif de la révolution marxiste-léniniste au Bénin. La place fut baptisée du nom de Lénine, le père de la Révolution soviétique. Une statue du personnage y trônait. Mais au tournant des années 90, alors que s’essoufflait notre expérience marxiste-léniniste, cette statue fut déboulonnée et emportée. La place continue de porter le nom du grand homme. Mais la statue a disparu. Aurions-nous honte d’assumer la parenthèse marxiste-léniniste de l’histoire de notre pays ? La statue de Lénine doit être recherchée, retrouvée, ramenée au lieu et à la place à elle destinés. Cette une exigence de cohérence. Continuité historique oblige !

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Le plan d’Action de Gouvernement (PAG) est un nom commun de chose. Tous les pays du monde auraient pu adopter leur PAG. N’étant ni expressément nommés ni clairement identifiés, ces PAG plutôt anonymes se partageraient le vaste monde. Or, notre PAG a un nom de baptême. Mais ce nom tend à disparaître. « Le Bénin révélé », nom de baptême de notre PAG, semble ne plus beaucoup servir. Le Chef de l’Etat, dans sa récente adresse à la représentation nationale sur l’état de la nation, n’en a fait mention qu’une seule fois. Entretenons l’espoir que la disparition du contenant n’affectera pas le contenu.

Un tout dernier point sur le chemin de notre recherche, les « Ecureuils » du nom de notre Onze national et plus généralement de nos équipes nationales dans les différentes disciplines sportives. Nous recherchons des témoins à même de nous éclairer sur un point précis : dans cette faune africaine de Lions, de Léopards, de Guépards, d’Aigles, d’Eléphants qu’est-ce qui a pu justifier, pour nos équipes nationales, le choix du nom Ecureuils ? Les noms que nous portons ne sont point des données innocentes. Ils sont en lien intime avec nos destins. Ils ne manquent pas de les influencer. Ils peuvent même les déterminer. A bon entendeur…

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