Depuis le mardi 18 septembre 2018, les nouveaux tarifs des forfaits internet sont mis en application. Ces nouveaux tarifs comparés à ceux qui étaient pratiqués jusque-là, laissent penser que le gouvernement, initiateur de ces nouveaux tarifs, a atteint le comble de la méchanceté. On a toujours admis que l’une des préoccupations essentielles de tout gouvernement, est d’assurer le bien-être physique, psychologique, matériel et environnemental des citoyens. En dehors des services publics qui sont gratuits au sens administratifs du terme, le gouvernement veille aussi de s’assurer que les autres services qui sont assurés par les privés sont de bonne qualité et fournis à des prix accessibles au grand nombre.
C’est pour cela que l’Etat intervient souvent soit pour fixer des fourchettes des prix à appliquer dans le cadre des services privés, soit pour accompagner les opérateurs privés par des appuis et des subventions. Le souci étant qu’à l’arrivée, le service ne coûte pas cher aux citoyens. C’est cela l’Etat qui pourvoit, qui protège et qui s’assure du bien-être de ses citoyens. Mais le gouvernement du nouveau départ en fait exception et enrichit l’histoire de la gouvernance politique africaine et du monde. Voici un gouvernement qui blâme les opérateurs privés de pratiquer des coûts bas de forfaits internet.
Une tarification accessible même à la couche pauvre. Et qui a eu pour conséquence de vulgariser et de favoriser la pénétration de l’internet au Bénin. Le gouvernement de la rupture s’en offusque et commande l’agence de régulation des communications électroniques et de la poste, Arcep, de concevoir une nouvelle grille de tarification des forfaits internet. Une nouvelle tarification qui doit rendre plus onéreuse la navigation sur internet. Ces prix ont été multipliés par 10. Pour preuve, 100 Mo, qui coûtaient 100Frs valent selon la nouvelle tarification 1000Frs.
Comment un gouvernement peut-il appeler des opérateurs privés qui pratiquaient des prix accessibles de revoir les prix à la hausse en les multipliant par dix ? Certains pensent que cela doit être entendu comme l’expression de la méchanceté du gouvernement à l’endroit des administrés. Question de rendre exclusifs des services internet comme étant un service de luxe accessible à la seule classe privilégiée à laquelle appartiennent les membres du gouvernement.
Des impacts !
Mais d’autres usagers des réseaux sociaux estiment plutôt que la revue à la hausse des nouveaux tarifs internet participe du désir du gouvernement de taire les critiques qui prospéraient sur les réseaux sociaux. Ils expliquent qu’après s’être assuré que la majorité des médias classiques (presse écrite, radios et télé sont à sa solde), le gouvernement a voulu étendre son influence sur les réseaux sociaux. A défaut de négocier avec les administrateurs des fora et des blogs, parce que très nombreux, la trouvaille a été d’élever considérablement les forfaits internet question de diminuer les marges de manœuvres des internautes.
Les posts, les documents et les documents qui dénonçaient des pratiquent peu orthodoxes du régime de la rupture ne pourront plus se faire avec autant de facilité. Les réseaux sociaux qui assuraient encore jusqu’ici l’équilibre de l’information, seront désormais abandonnés aux seuls militants et partisans du régime qui jouissant des avoirs publics, se délecteront à souhait.
Peu importe si cette élévation des coûts des forfaits internet peuvent avoir une incidence sur des activités économiques développés sur le net. Beaucoup d’achat, de commande et même de promotion se faisaient sur internet et commençait à devenir une activité florissante. Le gouvernement qui clame qu’il va révéler le Bénin, vient plutôt mettre fin à ce moyen de développement économique. C’est une mesure contre-productive au plan politique, puisque les électeurs qui appartiennent en majorité dans la classe moyenne inférieure, seront limités à lire les messages du gouvernement sur les réseaux sociaux devenus un moyen de communication très prisés. Pour ceux qui n’avaient pas compris, la rupture sous le nouveau départ ne veut pas dire rompre avec les mauvaises pratiques du passé. La rupture signifie plutôt rompre avec le minimum de bien-être auquel les populations avaient droit.
Alfred Noute
Paris, France
Laisser un commentaire