Alan B. Krueger, éminent économiste et enseignant à l’université de Princeton, a été retrouvé mort, chez lui, à l’âge de 58 ans. Conseillant deux présidents américains, ce dernier a aidé les États-Unis d’Amérique à se tourner vers une approche plus scientifique de l’économique. Selon sa famille, ce dernier se serait suicidé.
Assistant du ministre de l’Économie sous l’ère Obama, entre 2009 et 2010, ce dernier a œuvré en vue de sortir les États-Unis de leur pire crise économique depuis la Grande dépression. Plus tard, le président Obama le nommera président du Council of Economic Advisers, conseil des grands esprits économiques, poste qu’il occupera entre 2011 et 2013. Auparavant, il a travaillé au compte de Bill Clinton, en tant qu’économiste au sein du ministère du travail avant de grouper les rangs universitaires.
Un économiste de données plus que de théories
Son travail lui, a permis aux États-Unis de se doter d’une approche plus scientifique de l’économie. Il faisait partie de cette nouvelle vague prêchant une étude plus en phase avec les données qu’avec la théorie. Cela lui a notamment été utilise afin de couvrir de nombreux thèmes comme l’éducation, la santé, le marché du travail et le terrorisme. Il ira même jusqu’à travailler sur des sujets de société assez improbables, comme la hausse du prix des tickets de concert. Son dernier ouvrage, attendu pour le mois de juin, combine d’ailleurs ses deux passions puisqu’il y dépeint l’économie de l’industrie de la musique.
Il est toutefois plus connu pour son étude mené au début des années 90, concernant l’impact du salaire minimum sur le marché du travail. À l’époque, tout le monde s’accordait à dire qu’une hausse du salaire minimum allait avoir pour effet, une hausse du chômage chez les employés les moins bien payés. S’ils pensaient trouver les mêmes résultats que tout le monde, Krueger, en partenariat avec Katz et Card découvrira en fait, tout l’inverse, puisque selon eux, augmenter le salaire minimum n’allait avoir aucun impact sur le marché du travail. Une découverte qui, aujourd’hui encore, reste sujette à discussion.
Obama salue sa mémoire
Très touché par cette perte, l’ancien président américain Barack Obama a très vite décidé de réagir. Dans un communiqué, ce dernier a salué le travail et sa collaboration avec Krueger, ajoutant qu’il était un homme « bien plus profond que quelques chiffres sur un écran, ou des graphiques sur une page ». Saluant son sourire et son esprit, ce dernier n’a pas hésité à louer ses qualités humaines – « même lorsqu’il vous corrigeait ».
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