Algérie : arrestations de berbères, exagération de la répression ?

Depuis la démission du président, Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril dernier; Des centaines de manifestants algériens se rassemblaient depuis plusieurs jours dans la capitale pour protester contre la gestion militaire post-Bouteflika des affaires du pays. De nombreuses arrestations eurent lieu, et beaucoup parmi les militants de la minorité berbères.

 « Non au régionalisme, nous sommes tous frères »

Les berbères sont une ethnie minoritaire des montagnes sahraouis au nord du pays. Malgré l’interdiction du drapeau de la minorité imposée depuis plusieurs jours par le chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, homme fort en Algérie depuis la chute de Bouteflika ; alléguant que  seul le drapeau national serait autorisé lors des manifestations ; des manifestants brandirent néanmoins les  couleurs berbères, scandant ; « Non au régionalisme, nous sommes tous frères ». Bien que le chef de l’armée ait ordonné une série d’enquêtes anti-corruption, les manifestants ont continué à appeler son départ. C’est ainsi que la police à coup de ‘’pistolets paralysants’’ opéraient de nombreuses arrestations.

Mais pour de nombreux manifestants, tels que Samira, 25 ans, membre élu de l’Assemblée du peuple (parlement régional) de la province de Tizi Ouzou ; l’’’Amazigh’’, le drapeau berbère, ne représenterait pas seulement les berbères algériens mais tous les berbères d’Afrique du Nord, ce serait donc « la véritable identité de l’Algérie, une fierté pour tous les Algériens ».

Dimanche dernier, ce ne serait pas moins de  18 personnes qui avaient brandi le drapeau de la minorité berbère lors d’une manifestation qui auraient été arrêtés. Les suspects auraient été accusés au cours de leur comparution au tribunal de « saper l’unité nationale ». S’ils étaient reconnus coupables, ils pourraient être condamnés à 10 ans de prison, une chose inouïe pour Les partisans des suspects qui se sont rassemblés devant un tribunal du centre d’Alger pour dénoncer leur détention répétant sans cesse «On en a marre de ceux qui sont au pouvoir. On en a marre des généraux ».