Invité de l’émission « Sans Langue de Bois » de Soleil FM, dimanche dernier, Jean Baptiste Elias, le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) a fait des révélations sur les irrégularités dans les dossiers de candidature des députés de la 8e législature. Ces déballages n’ont pas manqué de susciter des réactions dans le camp des mises en cause. Interrogé par le quotidien Fraternité, l’He Abdoulaye Gounou a indiqué que M Elias n’a pas été sincère.
« De ce que vous appelez déballages de Jean-Baptiste Elias, j’ai retenu deux points essentiels. Le premier est relatif à ce qu’il appelle « du faux dans les dossiers de certains candidats » que la Cena aurait validé. Secundo, je retiens ses développements sur le quitus fiscal. Sur le premier point je pense que Jean Baptiste Elias n’a pas été sincère dans sa déclaration » a laissé entendre le parlementaire. Il estime aussi que le président de l’Anlc a montré qu’il ne connaissait pas le pays et les 2KP en particulier parce que le député Jacques Yempabou, qu’il a cité est né au moment où la commune de Kérou était un arrondissement de la commune de Kouandé.
Législatives 2019 au Bénin: Jean-Baptiste Elias dévoile les incohérences dans des dossiers de candidatures validés
M Elias a fait preuve d’une « méconnaissance manifeste de notre pays et des 2KP en particulier »
Donc, les actes de naissance, jugements supplétifs et consorts étaient finalisés dans la Commune de Kouandé. Idem pour la commune de Péhunco et même jusqu’à l’actuel Kotopounga. Les personnes qui étaient nées dans cette juridiction territoriale relevaient de la signature de l’autorité de la commune de Kouandé. En évoquant une contradiction apparente et en indexant des gens pour ça, Jean Baptiste Elias a donc fait preuve d’une « méconnaissance manifeste de notre pays et des 2KP en particulier » estime le député du Bloc Républicain.
Pour lui donc, il n’y a aucune fraude à ce niveau. De plus, les députés cités par M Elias ne pouvaient pas de leur propre chef modifier leurs lieux de naissance. C’est l’administration qui l’avait fait à des moments donnés pour des raisons spécifiques en tenant compte de l’évolution du découpage territorial, explique-t-il.
« Il n’y a pas du deux poids deux mesures »
En ce qui concerne le quitus fiscal l’He Abdoulaye Gounou, estime qu’il n’y a pas eu du deux poids deux mesures à ce niveau comme le prétend le président de l’Anlc. « L’ancien ministre Komi Koutché dont il parle n’était même pas au pays pour apporter des justificatifs et répondre aux questions d’éclaircissement de la Direction Générale des Impôts (DGI) et obtenir le quitus. Telle que la procédure se présentait, il était nécessaire d’être présent pour lever toute équivoque » pense le député qui se demande pourquoi le président du Fonac a attendu aussi longtemps avant de prendre le crachoir.
« A cette allure, il risque de discréditer l’Anlc »
A cette allure, estime-t-il, l’homme « risque de discréditer l’Autorité nationale de lutte contre la corruption à force de vouloir jeter du discrédit sur des personnalités et institutions de l’Etat ». Pour Abdoulaye Gounou, tout porte à croire que M Elias a des difficultés avec le système en place et il « faut qu’il surgisse pour parler ». Ses « déclarations relèvent du dilatoire et de l’intoxication pour distraire le peuple béninois » assène le parlementaire qui estime le peuple comprendra puisqu’il n’est pas dupe.
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