737 Max : avant les crashs, cette faute grave attribuée à Boeing

Photo: Ted S. Warren Associated Press

Ingénieur senior au sein des équipes de l’avionneur américain Boeing, Curtis Ewbank est l’un des premiers hommes à avoir saisi l’ampleur du problème MCAS. En effet, ce dernier s’est déjà plaint cette année au sujet des soucis de développement des 737 MAX, affirmant que Boeing a rejeté un plan de sécurité supplémentaire, afin d’économiser de l’argent.

Le documente, revu par le New York Times, a également été transmis au département de justice dans le cadre de l’enquête portant sur les multiples accidents des avions Boeing. Un ancien employé de l’avionneur américain aurait d’ailleurs été entendu au sujet de ces allégations, employé ayant réclamé l’anonymat. La plainte, déposée à la suite des accidents Lion Air et Ethiopian Airlines semble pour sa part remettre en cause la culture même de Boeing, basée sur le profit pur et dur et donc, sur les économies à grande échelle. 

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Une culture d’entreprise à revoir ?

Plusieurs employés ont également fait part de leur questionnement quant aux techniques managériales. Les idées présentées par les ingénieurs, concernant le design même des avions ou visant à remettre en doute le processus de décision mis en place par les équipes ne sont que très rarement retenues, les niveaux au-dessus estimant que le profit était plus important que le bon déroulement des opérations. Préférant prendre certains raccourcis malvenus, Boeing s’est donc emmêlé les pinceaux.

Dans les faits, Curtis Ewbank et d’autres ont demandé à ce que le système de sécurité, notamment au niveau des capteurs de vitesse, soit revu et amélioré. Une demande que le board de direction n’a pas écouté, préférant mettre l’idée de côté à la vue des coûts que toutes ces modifications pourraient engendrer. Une information confirmée par le principal intéressé qui, dans sa plainte a confirmé que « les managers étaient plus intéressés par le coût et le timing que la sécurité et la qualité ». Un autre témoignage a apporté un éclairage sensiblement similaire. Selon un ancien employé, la technologie proposée ne pouvait être installée aussi facilement que souhaité sur les 737 MAX, ces derniers étant des avions se basant sur des designs datant des années 60.

Une plainte qui en dit long

Face à ces révélations, Dennis Muilenburg, PDG de l’avionneur américain, a confirmé qu’il était important pour Boeing d’effectuer un retour en arrière et une analyse historique afin de modifier et mettre à jour la culture de l’entreprise. « Nous prenons des décisions importantes, résultant des différents accidents, afin de renforcer nos valeurs en matière de sécurité, de qualité et d’intégrité » a-t-il notamment lancé alors que dans le même temps, la valeur des actions Boeing chutait une nouvelle fois de 2% en bourse.

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