Algérie : interdiction formelle d’arborer un drapeau Berbère pendant des manifestations

La question se posait, aujourd’hui, la réponse est claire. En effet, un tribunal d’Alger a décidé de condamner 28 manifestants à de la prison pour avoir osé manifester avec un drapeau berbère. Selon eux, ces derniers ont porté atteinte à l’intégrité du territoire national. Une décision contestée par beaucoup.

Les premières arrestations ont eu lieu dès le mois de juin dernier, soit deux jours seulement après que le chef d’état-major de l’armée ait décidé d’interdire tout autre drapeau que le drapeau algérien. Résultat, face à la rue qui réclame la fin d’un pouvoir et d’un système en place depuis 1962, le général Ahmed Gaïd Salah, actuellement au pouvoir, a décidé de serrer la vis et ne laisse donc la place à aucun « débordement ». Face à ces nouvelles directives, la justice a emboité le pas.

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28 personnes condamnées

Le tribunal de Sidi M’hamed, situé dans le centre d’Alger, a ainsi décidé de condamner pas moins de 22 manifestants à une peine de prison d’un an, dont six mois fermes et six mois de sursis. En outre, tous ont été condamnés à verser 30.000 dinars d’amende. Six autres personnes ont été condamnées à six mois de prison ferme. 20 autres prévenus seront jugés pour des faits similaires à partir du 18 novembre prochain. 

« La défense va faire appel », a pour sa part déclaré l’avocat Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Selon lui, les peines prononcées portent effectivement atteintes au système judiciaire national d’autant que des tribunaux de provinces ont décidé de relâcher des personnes jugées pour des faits similaires, laissant penser que ces décisions pourraient probablement faire jurisprudence.

La défense, surprise

Du côté de la défense, la justice a plaidé en faveur de la relax, estimant qu’il n’existait, à ce jour, aucune loi en tant que telle qui interdirait de brandir un drapeau berbère. En outre, la constitution stipule que l’amazighité, le fait d’être Berbère, est une des composantes de l’identité nationale. Une décision surprise donc pour les 70 avocats choisis afin de représenter les prévenus.

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