RDC : 33 civils tués par des rebelles ADF en deux jours à Beni

C’est le désespoir et la terreur qui règne au sein de la population de la région de Beni ces dernières semaines. Des quartiers et villages entiers dans le deuil. Dans cette partie de la province du Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo, pas moins de 33 personnes ont été tuées en l’espace de 48 heures, par armes blanches et armes à feu, par des hommes lourdement armés assimilés aux Ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF).

La nuit du samedi 14 au dimanche 15 décembre, au moins 22 personnes ont été exécutées dans le village Ndombi, en groupement Babumba-Kisiki, territoire de Beni. Une énième attaque qui a causé la paralysie des activités dans cette entité. Consternés et choqués, les habitants n’en peuvent plus.

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Pendant qu’ils pleurent encore ceux qui ont été tués le week-end, les assaillants ont de nouveau fait incursion en chefferie de Watalinga, village Kamango la nuit de ce lundi, faisant au passage 11 victimes, d’autres sont grièvement blessées et des otages amenés en brousse.

Des sources concordantes sur place, affirment que ce dernier bilan pourrait s’alourdir. C’est la débandade dans le camp de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer.

« On se demande jusqu’à quand cette situation va prendre fin, tous les jours on nous tue, les enfants restent orphelins sans assistance, tous les habitants sont même devenus pauvres, ils ne travaillent plus. Même leurs champs sont envahis par les rebelles, que l’État nous vienne en aide », a déclaré un acteur de la société civile locale que nous avons contacté.

Des chiffres très lourds

Les ADF attaquent la population de Beni depuis 2014 et les organisations de la société civile locale comptent plus de 3000 de morts. Ces dernières semaines les massacres se sont intensifiés, en l’espace d’environ 40 jours soit précisément depuis le 05 novembre dernier, l’on enregistre au moins 200 civils morts, tués dans des attaques sanglantes de ces assaillants majoritairement Ougandais, en représailles aux opérations militaires dites « d’envergure » lancées contre eux par les Forces Armées de la RDC le 30 octobre dernier.

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Face à ce regain d’insécurité, il y a quelques semaines des manifestations de colère ont été organisées par la population, pour dénoncer la passivité des forces de l’ordre, ainsi que celle des casques bleus des Nations-Unies.

Les militaires de la MONUSCO sont même accusés de complicité avec l’ennemi. Leur départ est depuis plusieurs semaines souhaitée par les congolais dans plusieurs villes. Cependant ils bénéficient encore du soutien du gouvernement congolais.

Glody Murhabazi, Correspondant en RDC

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