Le yaourt végétal dit apkan en langue Goun, est originaire du peuple Goun au Bénin. Fait à base de maïs principalement, céréale principal du pays, il en existe à base de mil qui lui confère la couleur rouge. Les Gouns originaires du Nigéria, se retrouvent à Porto-Novo comme les Yoruba. Pour la petite histoire une femme avait voulu un jour préparer de l’Akassa (pâte de maïs dépourvue d’amidon), mais l’a raté. Elle eut l’idée de faire de son produit mi-cuit une boisson en y ajoutant du lait complet animal.
Ce produit qu’elle venait d’inventer, fut apprécié par son entourage également. Plus tard, les jeunes générations nées après l’industrie du sucre ont ajouté du sucre à la boisson puis de la glace en fin de compte d’où son appréciation jusqu’à ce jour.
Préparation et utilisation
Au goût acide et légèrement visqueux, le apkan se prépare comme suit :
- Concasser le maïs sec et le tremper dans l’eau ;
- S’assurer de l’extraction complète de la farine interne et se débarrasser de la coque des graines de maïs concassés ;
- La farine obtenue dans l’eau peut être séparée de l’eau et mis au commerce directement ou laisser en fermentation durant 24h ;
- On peut cuire légèrement la farine obtenue pour l’obtention d’une pâte liquide plus lisse comme la pâte d’un gâteau ou le yaourt à base de lait animal, puis le commercialiser.
Ainsi le apkan obtenu s’utilise uniquement en consommation comme du yaourt. Depuis que la mondialisation a exposé les défauts des industries européennes dont beaucoup de leurs produits s’utilisent en Afrique, le apkan aide à limiter les dégâts sur un certain plan. Par exemple, il permet à tous ceux qui ont une allergie aux produits d’animaux et laitiers, de se soulager avec le apkan. Il peut remplacer le lait dans la production d’un gâteau, d’une crèpe, d’un pain, etc. Il est aussi utilisé pour guérir l’ulcère et de simples plaies. Le même procédé permet d’avoir le akpan à base de sorgho rouge et blanc.
Production
Majoritairement produit par les femmes, ce yaourt végétal les rend indépendantes et entreprenantes. Toujours produit traditionnellement, aujourd’hui certains agronomes recherchent comment le moderniser. Néanmoins certaines femmes le prépare en 24h aujourd’hui au lieu de 72 à l’origine et elles y ajoutent des arômes naturelles (gingembre, citronnelle, anis étoilé, menthe, etc) afin d’attirer plus de clients.
Il se vend soit en sachet, soit directement selon chaque goût avec ou sans sucre, lait industriel et glace. On peut le consommer comme le déguê c’est-à-dire avec le couscous de mil.
N’empêche que ce commerce est informel et donc ne facilite pas sa commercialisation à grande échelle. Les femmes d’Apkan souhaitent que les intellectuels et le gouvernement du Bénin réussissent à leur offrir une place à l’international comme le yaourt surtout qu’aujourd’hui nombreux sont les dégâts du lait industriel et de ses dérivés sur la santé humaine.
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