Législatives en Iran : Rohani, affaibli par la crise avec les USA ?

Les élections législatives iraniennes étaient très attendues. En effet, la jeunesse, fatiguée du régime, a appelé à boycotter en masse le scrutin afin de faire passer un message très clair au pouvoir actuellement en place. Économie en berne, situation sociale difficile, contestations quasi-quotidiennes afin de réclamer du renouveau, tensions liées à l’affaire Ukrainian Airlines et la mort de centaines de personnes, Téhéran semble avoir du mal à contenir un mouvement jeune et revendicateur.

À ce titre, le pouvoir en place a décidé de mettre la pression sur les candidats modérés et réformateurs en boycottant tout simplement leurs candidatures. Une très large majorité des représentants de l’opposition a donc été bannie de ce scrutin. Résultat, après 95% des bulletins dépouillés, ce sont les conservateurs qui ont pris l’ascendant, devançant les ultra-conservateurs du clan Rohani.

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Les conservateurs remportent le scrutin

Une victoire sans appel de ceux qui sont également surnommés les « principalistes ». Sur les 290 membres élus, 17 femmes siégeront au sein de l’hémicycle, soit autant que lors du dernier scrutin même si une 18e pourrait bien se qualifier puisqu’un second tour est attendu pour le 17 avril prochain. Quoi qu’il en soit, les scores ne laissent que peu de place au doute quant à la direction que prendra la politique iranienne, et ce, malgré un taux de participation relativement bas, estimé à 42.57%.

Rohani face à la crise américaine

Vivement critiqué par son propre camp puisqu’il a tendance à vouloir s’ouvrir, comme en témoigne l’accord sur le nucléaire de 2015 signé entre l’Iran et les Etats-Unis, Rohani semble ressortir affaibli au sein de son propre camp, les ultra-conservateurs Toutefois, aux yeux du grand public, Rohani consolide son pouvoir avec une domination écrasante dans les urnes. L’occasion pour lui d’adresser un message clair au gouvernement américain.

En effet, la presse nationale a tenu à féliciter le pouvoir pour sa victoire, estimant qu’il s’agissait ici d’un message clair envoyé à Washington et à la politique menée par la Maison Blanche en Iran. Un tacle symbolique puisque les tensions entre les deux nations se font relativement vives depuis plusieurs mois maintenant, la mort du général iranien Qassem Soleimani ayant failli faire basculer le Proche et le Moyen-Orient, dans une guerre bien malvenue.

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