Le mot « banane » est emprunté d’un ensemble de vocables bantou du Golfe de la Guinée : banema, banama, benena (Westermann, 1913; Lassoudière, 2010). Le bananier constitue un végétal essentiel du régime alimentaire des pays tropicaux et surtout des pays africains grands exportateurs des variétés de banane comme l’Ouganda et la Côte d’ivoire pour ne citer que ceux-là. En effet, le bananier est une espèce végétale pantropicale, généralement hybride selon les experts de la plante, et issu de la famille des Musaceae. Il peut atteindre jusqu’à 9m de haut et se développe en baies regroupées de plusieurs pseudo-troncs sur un rhizome suffisamment irrigué de racines longues et fines juste sous la surface du sol. Le rhizome peut porter une masse importante et il produit régulièrement de nouvelles tiges.
Il n’est donc pas étonnant que le bananier porte le nom scientifique de Musa paradisiaca ou pour d’autres genres connus Musa sapientum ou Musa sp. La banane est une plante étonnante et ornementale à la fois qui donne cette impression exotique d’être dans un paradis. La banane est son fruit provenant de l’inflorescence particulière, soit d’un régime en rangées successives de fruits du bananier. Le régime de bananes est une infrutescence d’une multitude de baies qui se développe sur le pseudo-tronc de cette plante herbacée, le bananier. Banane fruit ou banane plantain, il existe un éventail allant jusqu’à 1000 à 1500 variétés dans le monde, subdivisées en 50 groupes puis en 2 catégories essentielles : plantain ou fruit encore appelée banane douce. Généralement vertes lors durant leur germination et même détachées du bananier, les bananes marquent leur maturité en prenant la couleur jaune avec quelques taches brunâtres qui vont s’accentuer avec le temps jusqu’à noircir la banane complètement. La commercialisation de la banane fruit se fait par main de bananes, chaque fruit comparé à un doigt puis relié à un pseudo-coussinet végétal du régime appelé pédicelle facile à détacher. La banane est composée d’une « peau » aux couleurs variables selon les espèces (jaune, vert ou rouge) qui recouvre une pulpe très charnue au goût sucré traversé au milieu par une médiane de micros-grains noirs.
Quelles différences entre la banane plantain et la banane douce?
La commercialisation de la banane plantain par contre se fait de la même manière ou par doigt mais en Afrique cela se fait souvent par régime dans toute leur splendeur. Mais la différence entre ces 2 types de bananes se trouve au niveau : de la masse plus importante de chaque doigt de banane plantain par rapport à la banane fruit ; -du taux en sucre plus pauvre de la banane plantain ; et, -du taux en amidon plus important de la banane plantain, ce qui la rend plus ferme et favorise sa bonne tenue lors de la cuisson.
Gastronomie bananière, toute une bibliothèque
En Afrique, la banane plantain est souvent consommée à maturité, bouillie, grillée ou frite à l’huile. La banane plantain mûres frites à l’huile sont appelées allocos en Côte d’ivoire ou dodo ou downdo au Nigéria, un vocabulaire répandu aujourd’hui au monde entier. Elles entrent dans la composition du foutou banane ivoirien (associée avec le manioc) ou du fufu et de la potée. Elles peuvent être servies entières ou en purée, frites, découpées en longueur ou en tranches fines, enfilées sur des brochettes en alternance avec des cubes de viande, etc. Avant sa complète maturité, elle est verte, ferme et moins sucrée, donc peut servir à faire des chips avec un peu de sel (frite à l’huile), des ragoûts ou peut être cuite sur de la braise. Plusieurs tribus africaines faisaient du jus de banane fermenté ou ogaza au Gabon dans de grandes jarres qu’on appelle aujourd’hui la bière de banane. Quant à la banane douce est utilisée naturellement en fruit, en pâtisserie, en dessert ou goûters (talé-talé au Bénin et autres beignets) et dans les salades de fruits frais.
La banane ne contient presque pas de lipides ni de protéines mais est riche en vitamines : B, C ; – en minéraux : manganèse, cuivre, magnésium, potassium, tanins, fer… et en antioxydants. Elles sont recommandées aux : bébés, enfants, sportifs comme les adultes. Elles d’ailleurs appréciée de tous. La peau de chaque banane associée avec l’alcool de riz aide à soulager les troubles de calculs rénaux, l’arthrite et du postpartum des femmes après l’accouchement surtout avec la variété Agnrin de la Côte d’ivoire (Dimier, 2016).
Les feuilles usages et autres thérapies
Les africains font usage des feuilles vertes du bananier pour envelopper les aliments cuits ou à cuire, à l’étuvée (dyumba ou dyomba, akassa, etc.). Pour ce faire, elles sont d’abord passées sur le feu pour les assouplir. Sinon desséchées, elles servent à envelopper d’autres aliments comme les bâtons de manioc en Afrique centrale. Cela ne se fait pas qu’en Afrique et ces feuilles remplacent de même les ustensiles. Ce sont de bons aliments pour les animaux. Les populations ailleurs s’en préservent comme parapluie et sa tige riche en fibres aide à la fabrication de cordes pour filets de pêche. Les feuilles vertes aident à soulager des migraines. Par exemples dans les champs sous le soleil, les agriculteurs en placent sous leurs chapeaux pour ne pas souffrir de migraines. Les feuilles vertes riches en fibres aident aussi traiter les verrues (Lavergne et Véra, 1989). Les tiges et feuilles du bananier aident au traitement des ulcères, brûlures et les hémorroïdes. On lui reconnaît plusieurs propriétés phytochimiques, antifongiques et antibactériennes ce qui lui accorde une place de choix dans les traitements esthétiques africains tel que la production du savon noir et de la potasse. Il faut retenir de la banane les usages traditionnels en cas de diarrhées (bananes non mûres surtout), dysentéries, diabètes, hypertension, maladies cardiaques, etc. Une décoction du liquide du tronc de bananier en association avec d’autres plantes (Citrus medica, Croton olingadrus, Mangifera indica et Cymbopogon citratus) permet de traiter l’ictère (Nnanga Nga, 2016).
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