Cleome du nom scientifique Gynandropsis gynandra est une plante annuelle de la famille des Cleomaceae retrouvée dans les régions tropicales et subtropicales du monde. La plante se distingue par son érection en hauteur au-delà de 1m (jusqu’à 2m et plus parfois), ses fleurs blanches ou violettes et son arôme. Cette plante tropicale avec ses feuilles légumes, est peu exigeante en présence de soleil et d’un sol bien drainé mais apprécie moins les grands vents. Elles sont de plusieurs variétés dont une grande variabilité agromorphologique marquée dans les textes de Kiebre et al. 2017, se distinguant par la couleur de la tige dans la majorité des cas rouges ou vertes.
Se consommant à l’état sauvage, de nombreuses ONG luttent pour leur consommation plus personnalisée et sans pesticides sur les grands sites maraîchers. C’est un feuille légume avec une très grande diversité d’éléments nutritifs très bénéfiques pour la croissance et la santé de l’homme. Elle est localement appelée “Akaya” en Fon au Bénin, “Sabo” en Adja, “Efô Oko” en Yoruba/Nago, “Somboe/Sobui” en Ewe, “kenebdo“ en moré au Burkina faso, ”winwin” en dioula, “Spider plant“ ou “bastard mustard“ en anglais.
Traditionnellement thérapeutique ?
Les traditions africaines intègrent complètement les fibres végétales dans l’alimentation pour leurs propriétés et la prévention de maux. Le cleome est considéré comme une plante avec des propriétés multiples : fébrifuges, antiscorbutiques, vermifuges, rubéfiantes et antioxydantes. La consommation du cleome constitue une importante source d’éléments nutritifs : protéines ; de vitamines : A, B1, B2, B9, C, E, F ; de minéraux : potassium, calcium, magnésium, phosphore, fer (très élevé), manganèse, zinc. Les feuilles ont particulièrement un teneur très forte en β-Carotène (Legba et al. 2018).
Cette plante aide dans le traitement de l’anémie étant riche en fer, de l’itère et améliore la vue. L’utilisation de ces feuilles broyées permet de soulager les troubles de rhumatismes, le scorbut comme des vers parasitaires. Le liquide extrait des feuilles écrasées peut servir d’antidouleur pour l’oreille. L’infusion de ces feuilles dans l’eau bouillante réduirait les épisodes vertigineux des femmes enceintes. Toutefois, les feuilles bouillies et marinées dans du lait aigre quelques jours puis mangées comme repas seraient nutritives, énergisantes et peuvent aider à traiter le marasme.
Il faut noter que ses graines servent d’antiparasitaire de l’estomac, des intestins et de nourriture aux oiseaux. Avec ses racines en décoction les populations au Burkina Faso comme au Kenya et ailleurs en Afrique l’utilisent pour aider au traitement de la diarrhée, des fièvres, des piqures de scorpions et même de la morsure de certaines espèces de serpents. D’ailleurs, ses glandes au niveau des tiges et de ses feuilles ont des propriétés répulsives vis-à-vis des insectes. Le Cleome devient encore plus intéressant sur les terres en association avec d’autres plantes pour préserver ces dernières d’attaques d’insectes.
Gastronomie étonnante au cleome
Pour sa consommation domestique, les feuilles légumes étant amères, elles sont lavées correctement, trempées ou fermentées afin de réduire l’amertume et cuites dans une sauce tomate. Toutefois dans les plats traditionnellement répandus dans toute l’Afrique de l’ouest, du centre, l’Afrique du sud et l’Afrique australe, les feuilles de cleome sont mélangées aux feuilles d’amarante, d’oseille, la pâte d’arachide et les feuilles de morelle (Ba Hama et al. 2015), certainement pour relever le goût et ses bienfaits. Effectivement le cleome a un effet aromatisant dans les plats cuisinés avec un goût piquant particulier ou une aigreur qu’affectionnent certaines papilles gustatives ce qui lui a valu le surnom de moutarde batarde (bastard mustard). Les repas à base de cleome surtout avec du lait aigre (dans lequel les feuilles légumes sont marinées 2 à 3 jours) sont recommandés aux femmes enceintes et allaitantes dans plusieurs communautés mais pas toutes, consultez votre médecin.
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