Heliotropium indicum de la famille des borraginaceae possède une diversité de nom en Afrique : moncikou en éwé, koklosudên en Kota fon, nonsikou en Malinké, koklodên Goun, koklossou dinkpadja en Fon, agogo igur en Yoruba et kalkashin korama en Hausa. Elle se répand du Mali, Sénégal au Cameroun. C’est une vivace tropicale à croissance rapide et au feuillage caduc dont la hauteur n’excède généralement pas 1m (Adjanohoun et al., 1999). Heliotropium indicum tolère très bien les espaces ensoleillés, tout type de sols et même les températures allant jusqu’à -5 degrés Celsius. C’est définitivement une plante solide qui requiert peu d’entretien. C’est aussi une belle plante verte couverte de poils simples, dotée de belles fleurs hermaphrodites formées par une horde d’étamines réunies en épis terminaux solitaires sous la forme de virgule imaginaire. Ces fleurs à odeur suave peuvent être de couleur violette, blanche ou rouge. Et elles forment un bel tapis avec les feuilles alternes, cordées, rugueuses et longuement pétiolées fièrement dressées sur les nombreuses tiges de l’herbacée.
Composition chimique hors du commun
Cependant l’heliotropium indicum a des usages thérapeutiques multiples en raison de sa composition naturelle en éléments actifs sur la biologie humaine. Cette plante avec sa saveur peu amère est riche en polyphénols, saponosides, en flavonoïdes, en tanins galliques, en catéchiques, en quinones, en substances adrénomimétiques et en alcaloïdes. L’extrait aqueux d’heliotropium indicum possède des propriétés biologiques multiples dont les potentiels : gastro-protecteur contre les ulcérations gastriques par exemple (Abdulazeez et al., 2006), antihypertensif, anti-inflammatoire, antimicrobien, vasorelaxant et immunostimulant.
Variétés d’applications thérapeutiques
Il n’est donc pas anodin que son feuillage se tourne souvent vers le soleil comme les fleurs de tournesol. En effet avec sa composition chimique, les feuilles d’heliotropium indicum permettent de traiter plusieurs types d’eczémas, de brûlures, des plaies, des furoncles, l’impétigo chez les enfants et même les maladies sexuellement transmissibles comme l’herpès. En Afrique, c’est une plante traditionnellement exploitée également dans la pharmacopée pour aider au traitement de la diarrhée, la constipation et de maladies cardiovasculaires grâce à la présence d’alcaloïdes réducteurs de l’hypertension artérielle. Pour traiter les cas d’hypertension au Nigéria, la plante entière d’heliotropium indicum associée à celle de l’afromomum melegueta, sont grillées puis réduites en poudre puis administrées avec de la bouillie chaude deux fois chaque quotidiennement matin et soir durant une semaine (Lawal et al., 2009).
Les feuilles fraîches pilées sont appliquées en friction et servent d’anti-venin en cas de piqûre de scorpion (Nwude et Ibrahim, 1980). Cette plante est aussi exploitée contre de nombreuses affections oculaires non précisées dans la littérature mais par instillation. Pour les femmes enceintes, la décoction à base des feuilles d’heliotropium indicum et sous forme de bain permet de réduire les enflures au visage comme les masques de grossesses (Ambe et Malaisse, 2000). Par ailleurs, la décoction de feuilles d’heliotropium indicum entre dans la composition de divers traitements contre paludisme (malaria) au Nigéria tout comme le suc des feuilles d’heliotropium indicum en application locale permet de traiter les cas d’aphtes au Bénin. Toutefois, d’autres utilisations continues d’être signalées pour cette incroyable plante contre les cas d’aménorrhée, les vomissements et divers traitements d’ordre spirituel.
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