Son cas est présenté par la journaliste Madeleine Baran comme une « absence de contrôle sur les procureurs » élus aux Etats-Unis. Curtis Flowers, un noir américain jugé six fois pour un même crime a finalement vu la justice abandonner les poursuites contre lui. En effet, son dossier avait échu dans les mains du procureur Doug Evans. Accusé d’avoir mis fin aux jours de quatre personnes dans le Mississipi en 1996, M Flowers qui a toujours juré n’avoir rien à voir avec cette histoire va donc connaître trois procès à l’issue desquels il est reconnu coupable. Mais les jugements sont annulés en appel pour vices de procédure.
Les deux autres procès qui suivront ne vont pas connaître de verdict, les jurés n’ayant pas réussi à accorder leurs violons. En 2010 , il est reconnu coupable au cours d’un nouveau procès et écope de la peine capitale. Le jugement est une nouvelle fois annulé par la Cour suprême du pays en 2019. La haute juridiction justifie sa décision par le fait que l’accusation a intentionnellement mis de côté les citoyens noirs américains quand il s’est agi de sélectionner les jurés. Pendant tout ce temps, le procureur Doug Evans était à la baguette.
« Je suis enfin libéré de l’injustice qui m’a maintenu dans une boîte pendant 23 ans «
Une magistrate relèvera sa « passion » pour le dossier au cours de l’audience devant la Cour suprême. Il finira donc par laisser tomber le dossier en janvier dernier. Curtis Flowers qui jouissait d’une liberté sous caution en décembre 2019 craignait toujours un septième procès. Heureusement pour lui, Lynn Fitch, la procureure générale du Mississipi qui a repris le dossier a décidé de ne plus le poursuivre devant les juridictions. Sa décision a été homologuée par un juge ce vendredi 04 septembre.
M Flowers qui aura passé 23 ans derrière les barreaux est naturellement heureux. « Je suis enfin libéré de l’injustice qui m’a maintenu dans une boîte pendant 23 ans…Le jour pour lequel j’ai tant prié est enfin arrivé » a-t-il indiqué dans un communiqué. L’homme devrait normalement être relâché depuis longtemps puisque le droit américain n’autorise pas qu’un accusé soit de nouveau jugé quand il est acquitté.
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