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Mali : la CEDEAO joue sa crédibilité

AFP PHOTO / John MACDOUGALL

En lançant un ultimatum aux militaires ayant pris le pouvoir au Mali, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest joue définitivement sa crédibilité. Pour comprendre un petit peu la situation il faut avant tout comprendre ce que les citoyens ouest-africains pensent de la situation dans le pays.

Le Mali, un nom qui évoque aujourd’hui la guerre et la division, mais haut-lieu jadis d’un des empires les plus florissants d’Afrique. Avec le récent coup d’état dans le pays, de nombreux maliens rêvent déjà d’un retour à la normale dans le pays. Un rêve tout à fait légitime quand on connait le potentiel du pays. Il faut rappeler qu’à la prise du pouvoir par les militaires, cela faisait des semaines que le peuple malien demandait le départ d’IBK. Il est donc tout à fait normal que sa chute convienne parfaitement au peuple.

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La CEDEAO et la peur des coups d’état

Pour certains analystes, la réaction vive de la CEDEAO contre les militaires traduit indirectement la peur qu’ont les présidents de la sous-région de vivre des événements similaires à ceux d’IBK. Il s’agirait ni plus ni moins d’éviter que le cas malien fasse école en cas de désapprobation d’un président par la population. Si on prend en compte que le cas d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et celui de Alpha Condé en Guinée, deux présidents qui veulent se représenter alors que la constitution limite normalement les mandats à deux, on comprend aisément la situation. Mais le sentiment anti-CEDEAO connaît un regain depuis quelque temps au Mali et même auprès de la jeunesse panafricaine.

Les récentes sanctions de l’organisation n’ont rien arrangé. Si sa position reste compréhensible au point de vue légal, il faudrait prendre en compte la corruption généralisée de l’administration malienne. Remettre hâtivement le pouvoir aux militaires peut paraître intéressant, mais il faut à tout définir les cadres de cette gestion du pouvoir pour éviter un IBK bis. Il faut rappeler qu’avant IBK, le président ATT avait subi le même sort. La concertation devrait donc primer sur les injonctions pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il y va de la crédibilité de l’organisation sous-régionale.

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