Dans les Républiques islamiques, le blasphème est fortement condamné et très souvent par une peine de mort. Au Pakistan, le deuxième pays musulman le plus peuplé avec près de 220 millions d’habitants, la question du blasphème est très sensible, où même des assertions d’offense à l’islam peuvent entraîner assassinats et lynchages. En 2013, Sawan Masih, père de trois enfants et travailleur sanitaire, avait été arrêté dans la ville de Lahore pour avoir insulté le prophète Mahomet.
En 2014, il avait été condamné à mort, même s’il avait tout le temps plaidé innocent. 6 ans après cette condamnation dans l’affaire qui avait poussé la population à brûler des églises et 150 maisons, la justice pakistanaise a finalement annulé son verdict. L’annonce a été faite ce mercredi 7 octobre par l’avocat de M. Masih. D’après l’avocat, le dossier de l’accusation manquait de preuves et était plein de contradictions. A en croire Me Nadeem Anthony, ils ont payé un prix élevé pour cet acquittement.
Condamnation par complot
Egalement en 2017, un autre tribunal de la République islamique avait acquitté faute de preuves, 115 personnes, accusées d’avoir participé à l’attaque contre son quartier. Toutefois, l’acquittement en octobre 2018 de la chrétienne Asia Bibi, avait provoqué de violentes manifestations dans tout le Pakistan. Elle avait en effet, passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort pour avoir été accusée de blasphème, une chose qu’elle a tout le temps nié.
Au Pakistan, les lois sur le blasphème, qui prévoient la peine de mort pour insulte au prophète, sont très souvent utilisées de façon disproportionnée à l’encontre de la minorité chrétienne. Pour de nombreuses personnes, ces lois sont très souvent utilisées, pour régler des comptes personnels. C’est ce que semble insinuer Sawan Masih, qui a affirmé que sa condamnation est un complot de négociants en fer locaux qui convoitaient des terres au quartier chrétien où il résidait.
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