La riposte de la Chine contre l’Australie inquiète les occidentaux

La tension monte entre la Chine et l’Australie depuis le début de cette année 2020. Il y a deux semaines un responsable chinois avait remis un dossier à des médias australiens dans lequel figuraient 14 sujets de plainte et qui soulignait la relation de plus en tendue entre les deux pays. Ce lundi 30 novembre 2020, Zhao Lijian, l’un des principaux porte-paroles de la diplomatie chinoise, a posté sur Twitter une image qui a encore révélé la dégradation des relations entre les deux pays. Dans l’image du tweet, on voit un soldat australien qui tient un couteau et semble être sur le point d’assassiner un enfant afghan.

Réagissant immédiatement au tweet, le Premier ministre australien Scott Morrison avait indiqué que la Chine devrait « avoir profondément honte » pour avoir publié une image « aussi dégoûtante ». Le gouvernement australien a par ailleurs, exigé des excuses de la part de Pékin en demandant à Twitter de supprimer le message dont la photo serait truquée. Cette image, se justifie en effet par une enquête accablante de l’inspecteur général des armées australiennes au milieu de ce mois, qui indiquait que des soldats des forces spéciales avaient « tué illégalement » au moins 39 civils et prisonniers afghans.

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La déclaration la plus offensante qui puisse être faite à l’heure actuelle

Selon un spécialiste des relations internationales chinoises au Merics, John Lee, ce message de Zhao Lijian qui n’est qu’un parmi ses multiples provocations « représente la déclaration la plus offensante qui puisse être faite à l’heure actuelle pour Canberra car elle touche un point très sensible en Australie ». Pour Heribert Dieter, spécialiste de l’Australie et des questions de géopolitique dans cette région à l’Institut allemand des Affaires internationales, joint par France24, les relations entre les deux pays, « n’ont jamais été aussi mauvaises qu’actuellement ».

 « L’idée est que la Chine utiliserait l’Australie comme exemple »

Si le Premier ministre australien avait dénoncé l’attitude de Pékin en indiquant qu’elle devrait interpeller « le monde entier », le quotidien financier britannique, Financial Times avait déclaré dans son éditorial du 26 novembre, « ce n’est pas qu’une affaire bilatérale » et que « tous les pays démocratiques doivent suivre de très près la situation pour se préparer à contrer ensemble les pressions que la Chine pourrait vouloir exercer sur eux ».

« L’idée est que la Chine utiliserait l’Australie comme exemple. Ce ne serait, en réalité, qu’un signal envoyé aux autres pays tentés de critiquer Pékin » a estimé, Patrick Köllner, du GIGA Institute. Une analyse que Heribert Dieter a confirmée a déclarant qu’« après Canberra, Pékin peut s’en prendre à Berlin ou Paris ». Précisant toutefois, que l’Australie n’est pas la France ou l’Allemagne, John Lee a souligné que Canberra « est uniquement vulnérable à la pression chinoise ».

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