Accord avec la Chine : la Turquie tente de rassurer les Ouïghours

Erdogan

Suite à la ratification par le gouvernement chinois d’un accord d’extradition entre la Turquie et la Chine, le samedi 26 décembre dernier, Ankara a tenu à rassurer ceux-ci. En effet, ce mercredi 30 décembre 2020, le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Melvut Cavusoglu, a assuré que les dizaines de milliers de Ouïghours réfugiés sur son territoire ne seront pas renvoyés en Chine.

Seuls les criminels sont concernés

« Il est incorrect de dire que [la ratification par Pékin] signifie que la Turquie va renvoyer les Ouïgours en Chine. Cela ne s’applique qu’à des personnes coupables [de crimes] » a déclaré le chef de la diplomatie turque. Il faut signaler que les Ouïghours exilés en Turquie, se sont beaucoup inquiétés depuis la ratification de cet accord par la Chine. Par ailleurs, le ministre a mis l’accent sur le fait que l’accord dont il est question, avait été signé il y a trois ans, mais n’avait pas été ratifié par les parlementaires turcs. « Dans le passé, il y a eu des demandes pour le renvoi en Chine de Ouïgours se trouvant en Turquie. La Turquie n’a pas appliqué ces mesures » a ajouté Melvut Cavusoglu. Notons que les Ouïghours touchés par cet accord sont ceux accusés de « terrorisme » par Pékin.

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L’extradition refusée dans certains cas

Le texte stipule, en outre, plusieurs cas qui pourraient entraîner un refus d’extradition au niveau de la partie qui reçoit la demande. En effet, selon l’accord, si cette dernière trouve que l’extradition a un rapport avec un « crime politique », elle peut ne peut ne pas donner suite à la demande qui lui a été faite. Aussi, le refus s’applique-t-il dans le cas où il s’agit d’une personne qui bénéficie du droit d’asile, ou d’un citoyen de l’Etat qui reçoit la demande.

Pour rappel, la situation des Ouïghours continue d’être toujours critique en Chine. Internés dans ce que Pékin appelle des « camps de formation professionnelle », de nombreux Ouïghours y sont mal traités. La situation avait fait réagir la Turquie, en 2019, qui a estimé que ces traitements sont « une honte pour l’humanité ».

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