Après avoir annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle d’avril 2021 sur Golf Tv Africa ce dimanche 24 janvier, Joël Aïvo a apporté quelques précisions avant de lever un coin de voile sur les chantiers qui lui paraissent urgents. Le professeur a relevé que prétendre à la magistrature suprême ou être président de la République n’est pas une question d’âge. Et il rassure : «je suis préparé à la dureté de la bataille politique ». Pour lui, la politique n’a jamais été aussi violente au Bénin que depuis 2016. Il espère que cette élection donnera l’occasion à notre pays de s’exprimer en toute indépendance et en toute liberté.
Concernant son projet de société, il a indiqué le temps vient pour cela. Et pour l’heure, il s’est contenté de dire qu’il sera le candidat de la démocratie. «Je ferai partie de ceux qui s’engagent à faire revenir la démocratie et à allier efficacité économique à la réputation démocratique du pays », a fait savoir le constitutionnaliste. Il a révélé que cinq chantiers lui paraissent prioritaires. «D’abord rassembler les béninois, c’est une urgence », pense-t-il. Pour lui, il est urgent d’apaiser le pays parce qu’il y a «des foyers de tension partout ». Il révèle que «le pays ne va pas bien ». Et il est nécessaire de faire revenir dans le pays «tous nos frères et sœurs qui sont à l’extérieur ». Selon lui, «nous pouvons travailler ensemble, nous pouvons rester ensemble ». Le deuxième chantier, «c’est le rétablissement de la démocratie ». Joël Aïvo estime que «ce que le monde entier nous préfère, c’est quand nous sommes un pays démocratique, c’est quand faisons cette fierté sur le continent d’être un pays démocratique ». Il a profité pour appeler la communauté internationale à ne pas tourner son regard de ce qui se joue au Bénin. Car, selon lui, «au Bénin se joue un vrai drame, une crise de la démocratie ». Mais, «je sais que par nous-mêmes, nous allons y arriver ».
Le troisième chantier est celui de la relance économique. L’universitaire indique que la prospérité d’une personne, ce n’est pas la prospérité de 12 millions de béninois. Et donc, «il doit être possible de casser tous ces monopoles constitués dans les mains de quelques-uns et de relancer les entreprises fermées, de relancer tous ces hommes d’affaires, ces investisseurs locaux, internationaux et régionaux ». Il pense qu’il faut mettre un terme en urgence à la loi sur l’embauche. Ensuite, il faut relancer un certain nombre de secteurs comme le secteur de la santé, le secteur éducatif. Le quatrième pilier, c’est la redistribution de la richesse nationale. «Nous sommes un pays pauvre et on a besoin de tendre la main à ceux qui ont besoin de l’Etat », soutient-il. Il estime que l’État ne fait pas des bénéfices. L’Etat fait plutôt des économies. Et les économies, c’est pour les redistribuer pour faire baisser le niveau de pauvreté.
Pour lui, «on ne peut pas mettre toute notre économie dans les routes, dans les grands travaux ». Il trouve que la facilité d’endettement que notre pays a retrouvé ne peut pas aller que dans les routes. Il faut penser aussi au capital humain et aux investissements essentiels. Enfin, cinquième priorité, c’est la réputation du pays. Il faut repositionner le Bénin à l’internationale. «Nous avons fermé une vingtaine d’ambassades. Certains ont dit que nous avons fui du monde, qu’on a plié bagages parce que nous avons honte de nous-mêmes. Nos voisins ont fui parce que nous ne sommes plus aimables aux yeux du monde », explique le professeur. Joël Aïvo fait remarquer que le Bénin qui est révélé ne plait pas aux Béninois. «C’est un Bénin d’injustice politique, d’injustice économique, d’injustice sociale. C’est ce Bénin qui ne plait pas », conclut-il.
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