Jacob Zuma a été démis de ses fonctions de président en 2018, un an avant la fin de son deuxième mandat, au milieu d’allégations de corruption et de fraude impliquant la présidence; et de collusion entre plusieurs entreprises publiques et privées. Il a nié tout acte répréhensible. Une commission d’enquête, dirigée par le juge en chef adjoint Raymond Zondo, a été créée la même année pour enquêter sur les allégations. Mais, l’ex-président a toujours rejeté l’autorité de la commission. Ce mardi, la Cour Constitutionnelle, du pays a condamné M. Zuma à 15 mois de prison pour outrage au tribunal.
Une première dans le pays
Jacob Zuma a précédemment exprimé son refus de comparaître devant la commission, qui a jusqu’à présent entendu des preuves impliquant directement l’ancien chef d’état dans des actes répréhensibles. Dans une lettre rendue publique, il y a peu, l’ancien président avait affirmé que le président de la commission, le juge Zondo, avait un parti pris contre lui et que les preuves présentées contre lui étaient motivées par des considérations politiques.
En novembre, la commission a demandé à la Cour constitutionnelle de contraindre M. Zuma à comparaître après son départ pendant une interruption de la procédure. Une ordonnance avait été prononcée, sans pour autant voir l’ancien président se montrer plus coopératif.
Ce mardi, la Cour constitutionnelle, a jugé que M. Zuma en rejetant une ordonnance de la plus haute juridiction du pays de coopérer avec la commission d’enquête, avait défié la Cour. « La Cour constitutionnelle estime qu’il ne fait aucun doute que M. Zuma est coupable d’outrage au tribunal. L’ordonnance a été signifiée à M. Zuma et il est impossible de conclure autre chose qu’il était au courant sans équivoque de ce qu’elle exigeait de lui », a déclaré la juge en chef par intérim Sisi Khampepe. Aussi estimant que le prévenu ne se conformerait pas à toute autre ordonnance, la cour avait donc décidé de déterminer une peine de prison.
L’ancien président ne s’était pas présenté à l’injonction du tribunal. Il a donc reçu l’ordre de se rendre dans les cinq jours à un poste de police de sa ville natale de Nkandla dans la province du KwaZulu-Natal ou à Johannesburg. C’est la première fois, selon la presse locale que dans l’histoire de l’Afrique du Sud, un ancien président est condamné à une peine de prison.
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