Le gouvernement belge a annoncé ce mardi qu’il entamera un processus entendu sur plusieurs années afin de restituer des œuvres d’art volées en République démocratique du Congo conservées dans le Musée royal de l’Afrique centrale. Le gouvernement belge s’est dit prêt à répondre aux appels de la RDC à la restitution des objets d’art après avoir porté un regard plus critique sur le passé colonial de la Belgique. « L’approche est très simple : tout ce qui a été acquis par des moyens illégitimes, par le vol, par la violence, par le pillage, doit être rendu », a confié le ministre belge Thomas Dermine à Reuters. « Ça ne nous appartient pas » a-t-il affirmé.
La Belgique transférera la propriété légale des objets à la RDC. Toutefois, elle n’expédiera pas immédiatement des œuvres d’art vers le pays depuis le musée de Tervuren, à moins qu’elles ne soient spécifiquement demandées par les autorités de la RDC. C’est en partie parce que le musée, qui s’est avéré populaire depuis sa rénovation et a attiré des centaines de milliers de visiteurs avant la pandémie de Covid-19, souhaite conserver des objets exposés. Une option consiste à payer des frais de prêt à la RDC.
Ce sont des objets qui retournent à leur contexte
La Belgique affirme que les autorités congolaises sont conscientes de l’audience plus importante en Belgique par rapport à la RDC, qui est l’un des pays les plus pauvres du monde, selon les Nations Unies. Il dispose de peu de centres culturels ou d’installations de stockage. « Le musée pense pouvoir coopérer avec les autorités congolaises, comme cela est courant parmi les institutions internationales, pour conserver les objets en Belgique via des accords de prêt », a déclaré le directeur du musée Guido Gryseels.
Selon Placide Mumbembele Sanger, professeur d’anthropologie à l’Université de Kinshasa et qui travaille au musée de Tervuren, la RDC est prête à recevoir les objets. « Ce sont des objets qui retournent à leur contexte naturel, donc je ne vois pas pourquoi nous devrions poser autant de questions », a-t-il déclaré au micro de Reuters. « C’est comme si vous sortiez et que quelqu’un vole votre portefeuille et la personne vous demande si vous êtes prêt ou non à le récupérer ».
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