Jeudi, un tribunal soudanais a déclaré avoir condamné à mort six officiers des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) pour le meurtre en 2019 de six étudiants qui protestaient contre les difficultés économiques alors que les civils négociaient le partage du pouvoir avec l’armée. Les RSF sont une force paramilitaire créée en 2013 sous l’égide du bureau de renseignement soudanais et du Service national de renseignement et de sécurité (NISS). Dans le communiqué sur les condamnations des officiers, le tribunal civil d’Elobeid, ville du centre du Soudan, où les meurtres ont eu lieu, a déclaré que les accusés avaient enfreint la loi de leur corps et agi individuellement, ajoutant que « leurs actions n’ont aucun rapport avec les forces dont ils faisaient partie ».
Une condamnation inhabituelle…
Selon la presse, la poursuite en justice du personnel des FSR pour ces meurtres et d’autres présumés est considérée comme un test de l’engagement du gouvernement en faveur de la démocratisation après des décennies de régime islamiste autocratique. Le gouvernement de Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, président du Conseil de souveraineté depuis 2019, se faisant fort de montrer à la face de la communauté internationale sa volonté de mener et de maintenir le pays sur la voie de la légalité.
De fait, les étudiants assassinés, faisaient partie d’une des séries de manifestation en 2019 a conduit au renversement du président Omar El-Béchir. Les victimes ici avaient manifesté après le meurtre, le 3 juin 2019, de dizaines de manifestants exigeant une transition plus rapide vers un gouvernement civil et démocratique. Six soldats membres de la force paramilitaire avaient donc été identifiés comme ayant volontairement ouvert le feu sur les étudiants. La condamnation à mort de ces membres de la si crainte ‘’FSR’’, était donc un signal fort. Même si, a tenu à préciser le tribunal civil, le procès de ses membres n’était en rien le procès de la force paramilitaire.
Cependant, Les forces FSR, formées à partir de milices et assemblées en réponse aux mouvements rebelles antigouvernementaux au Darfour, ont été accusées d’une myriade de violations des droits humains au Darfour et ailleurs. Avec selon la presse soudanaise, les soldats étant responsable depuis le début des manifestations, en décembre 2018, de « plus de morts signalés et de plus de cas de violence contre les civils que les militaires et la police réunis ».
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