Les investissements en ligne sont devenus courants en Afrique depuis quelques années. Ce système de commerce qui était encore inconnu de la plupart des africains il y a peu, mis à part les quelques initiés de structures financières ou bancaires, a tout de suite emballé des milliers d’africains séduits par les bénéfices plus que substantiels qu’il promettait. Très vite, cours du marché, cours des matières, valeur boursière ou indice boursier, ont fait partie, avec les différents moyens de paiements en ligne, du vocabulaire de l’investisseur africain moyen. Un secteur en plein essor, également prospecté et exploité par des arnaqueurs professionnels. Avec ‘’Impero Solutions’’, une « opportunité d’investissement en ligne » étant selon les Observateurs de France 24, un exemple patent d’arnaque plus vraie que nature.
Quand le PDG dit « être une victime »
Impero Solutions est une société d’investissement basée au Canada qui prétend opérer légalement en vertu des règles et des lois du Canada. Une société d’investissement qui se veut « sérieuse », puisqu’elle confie en son site et selon les différentes présentations de son PDG, qu’elle est mondialement connue, qu’elle « gère plusieurs classes d’actifs » et surtout qu’elle génère des retours sur investissements « attrayants » en suivant une approche patiente et disciplinée. Des retours en réalité beaucoup plus qu’attrayants. Selon les investigations de l’équipe d’observateurs de France 24, les intérêts promis par la société avoisineraient les « 500 % » pour les gros investissements.
En réalité Impero Solutions serait une arnaque. Une simple réédition du schéma classique de Ponzi. La société n’aurait donc aucunes sources de fonds autres que les investissements de nouveaux membres. Ces derniers investissements étant utilisés pour payer les rendements promis des investisseurs précédents. Et lorsqu’ il n’y avait plus de nouveaux clients, le schéma s’effondrait avec la majorité des participants perdant leur argent. De fait, depuis quelques mois, la société s’est inscrite aux abonnés absents, complètement injoignable. En Afrique de l’ouest selon le média, ce serait des milliers d’investisseurs notamment « en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Cameroun » qui avaient perdu leur argent.
Les investigations avaient en outre montré qu’en plus de l’adresse fictive de la société au Canada, le PDG très actif sur le site avec de régulières vidéos de motivations, n’était en réalité qu’un acteur, « professeur d’anglais à Moscou » payé et « maquillé » pour délivrer son message. À l’équipe d’investigation, il confiera « J’ai été contacté par une entreprise spécialisée dans le marketing basée à Moscou, (…) j’étais juste un acteur, et je n’ai à aucun moment été en contact avec les représentants d’Impero Solutions ». Avant d’ajouter : « C’est vraiment malheureux que quelqu’un ait investi dans une entreprise qui n’est pas ce qu’elle dit être. (…) Mais cela n’a rien à voir avec moi : j’enseigne l’anglais, je ne suis ni investisseur, ni banquier. Je suis aussi une victime ».
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