Les éthiopiens célèbrent ce samedi 20 novembre, le retour sur leur sol, d’une collection de trésors antiques, saisie par les troupes britanniques en 1868. Ces objets de l’ère Maqdala ont été restitués à l’Ethiopie il y a deux mois, mais ce n’est que ce samedi qu’il ont été présentés à la presse. Cette présention intervient quelques jours après que la France ait restitué au Bénin ses trésors royaux qu’elle avait pillés. Les trésors avaient été remis à l’ambassadeur d’Éthiopie à Londres. Ils avaient été rachetés par l’écrivain Tahir Shah, via sa Fondation Shéhérazade, afin de les restituer à l’Éthiopie.
Une déclaration de l’ambassade avait décrit les objets comme « la plus grande restitution d’objets de l’ère Maqdala dans l’histoire éthiopienne ». Les objets restitués proviennent de deux groupes privés. Le premier groupe a été acquis en juin, lorsque la maison de vente aux enchères de Bridport Busby a offert une Bible copte et trois gobelets en corne, qui avaient tous été pillés à Maqdala et transmis par une famille britannique. L’ambassade d’Éthiopie a demandé l’annulation de leur vente et les objets ont été retirés la veille de la vente aux enchères. Shah a ensuite négocié pour les acheter en privé, pour un prix total de quelques centaines de livres.
Dévoilés au Musée national d’Addis Abeba
Le deuxième groupe d’articles retournés provient d’un collectionneur et marchand bruxellois anonyme. Ils comprennent une croix de procession, une couronne sacerdotale, un bouclier, une petite icône de la Crucifixion et un parchemin talismanique. La plupart datent des XVIIIe et XIXe siècles. La collection bruxelloise a été acquise par Shah pour quelques milliers de livres.
Les trésors ont été dévoilés à la presse au Musée national d’Addis Abeba. Le pays continue de demander à Londres la restitution de plusieurs autres objets, dont des tablettes sacrées de pierre et de bois représentant une Arche d’Alliance. Les tablettes sont conservées au British Museum de Londres, qui ne les a jamais exposées au public. L’Ethiopie demande aussi à la Grande-Bretagne de lui restituer les restes du fils de Tewodros, le prince Alemayehu, qui avait été emmené en Angleterre après que son père se soit suicidé suite à sa défaite sur le champ de bataille.
Emportés illégalement hors du pays
« Toute une série d’objets, qui font partie intégrante de l’héritage de notre culture et de nos valeurs, ont été pillés et emportés illégalement hors du pays après cette bataille », a souligné la ministre éthiopienne du Tourisme Nasise Challi. « D’innombrables de ces objets se trouvent aujourd’hui dans divers musées, dans des centres de recherche et même aux mains de particuliers », a-t-elle ajouté.
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