Cela fait plusieurs décennies que le phénomène de la dépigmentation fait jaser en Afrique et partout dans le monde où des personnes de peaux foncées font face à de la discrimination. Si plusieurs mesures semblent avoir été prises pour contrer ce danger, les fabricants de produits éclaircissants se sont adaptés proposant des produits améliorés. Le fait aussi que des personnalités du monde de la télévision, et même du monde artistique se sont mises à se dépigmenter a contribué à démocratiser encore plus la tendance. Retour sur un phénomène qui n’est pas prêt de s’éteindre.
D’où vient la dépigmentation ?
Avant tout il convient de dire que la dépigmentation est d’abord un problème de désamour de soi. La majorité des personnes qui se dépigmentent ont un problème psychologique relevant du rejet de leur propre personne. Mais d’où vient ce rejet ? De très loin… Vouloir se blanchir la peau revient à vouloir ressembler à ce qu’on considère comme un modèle de beauté. Mais la femme qui se dépigmente est loin d’être la seule responsable de cette décision.
En général, au-delà de sa propre volonté, elle essaie de plaire aux hommes, ces hommes qui admirent presque systématiquement les femmes à peau claire. D’aucuns diront que c’est un complexe de colonisé, mais c’est surtout un refus de reconnaître la beauté de la diversité. De comprendre la psychologie des tendances de beauté qui vont et viennent au gré des dominants, mais surtout au gré des tendances culturelles.
Le standard de beauté peut évoluer
Revenons sur les tendances de beauté qui sont totalement subjectives et influencées par les normes télévisuelles et culturelles du moment. Prenons par exemple deux exemples précis : dans les années 60 et 70, un homme se devait d’être mince, grand et svelte. Dans les années 90 à 2000, il fallait être tout le contraire pour être un homme. Boosté par les films tels que terminator avec des acteurs comme Arnold Schwarzenegger, les hommes se devaient d’être plus que costauds, aller plusieurs fois en salles et être le plus gonflé possible avec des tenues très amples. Les années 2000 à 2010, une tendance entre ces deux précédantes a fait son apparition.
Si on s’en tient aux femmes par exemple, dans les années 90 il fallait être une femme mince sans trop de formes. C’était le standard de beauté épinglé partout dans les médias. Paris Hilton était l’égérie de ce modèle au tout début des années 2000. Mais autour de 2010, un autre standard a rapidement vu le jour : les femmes avec des formes, des lèvres pulpeuses quitte à ce que tout ceci soit faux. Le standard est donc passé de Paris Hilton à Kim Kardashian. Comme vous pouvez le constater, le standard de beauté ne saurait être une norme que l’on s’impose.
Des produits plus efficaces selon certains
Apprendre à s’aimer devrait être le leitmotiv de tout le monde. Que vous ayez des formes ou non, la peau foncée ou très claire, grands ou petits, vous trouverez chaussures à vos pieds. Mais ce qui pousse certaines personnes à opter pour la dépigmentation c’est aussi l’idée selon laquelle les produits d’aujourd’hui sont plus efficaces que ceux d’avant. De grandes marques se sont lancées dans ce secteur lucratif qui cible des milliards de personnes, de l’Inde à l’Afrique en passant même par les pays occidentaux.
Plusieurs influenceuses se lancent depuis dans la promotion de produits de dépigmentation. Nous éviterons ici de les nommer pour ne pas attirer sur elles des critiques acerbes sur la toile. Ces influenceuses sont pour la plupart elles-mêmes dépigmentées et vantent d’ailleurs l’amélioration de leurs vies depuis qu’elles ont fait ce choix. Une situation ubuesque et difficilement compréhensible quand on sait que certains pays ont bel et bien une législation sur la lutte contre la dépigmentation.
Mais pour couronner le tout, certaines célèbres animatrices et même des artistes (hommes comme femmes) reconnus ne cachent même plus le fait qu’ils se dépigmentent. Des transformations palpables ont pu même être constatées. Au vu et au su des téléspectateurs, ces animatrices le revendiquent et affichent un bonheur et une réussite qu’elles associent à ce changement. De la Côte d’Ivoire, en passant par le Sénégal, le Bénin, le Mali, le Cameroun, le Congo etc, cette tendance ne faiblit pas, bien au contraire. Quand on sait que parmi elles certaines sont en relation avec des politiciens haut placés, que risquent-elles ? Rien !
Un problème de santé majeur
Si certaines personnes ne développent aucune maladie de peau, il convient de rappeler que la dépigmentation peut créer des graves problèmes voire des cancers. C’est donc bel et bien un problème de santé publique, et les États gagneraient à mener une lutte implacable contre le phénomène. Lutter contre le phénomène ne revient plus aujourd’hui à interdire des produits quand même vendus discrètement sur les étals. Il faut considérer que des mastodontes des produits cosmétiques s’y adonnent et diffusent même des publicités dans les pays concernés. Toutes celles et ceux qui en font la promotion devraient tout simplement être mis à l’écart des campagnes publiques. Mais pour cela, est-ce que les décideurs qui eux-mêmes entretiennent des relations avec des stars dépigmentées.
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