La cour d’appel de Rouen a confirmé jeudi 3 février, la révocation du placement sous bracelet électronique du couple Balkany qui avait été ordonné par un juge d’Évreux en décembre dernier. Les époux, délinquants financiers, vont devoir retourner en prison alors qu’ils bénéficiaient des mesures d’aménagement de peine. A trois mois de l’expiration des mesures d’aménagement de peine, les époux pourraient retourner en prison si la justice en décide ainsi en attendant la fin du délai de pourvoi en cassation de cinq jours.
Les époux ne se sont pas conformés aux obligations du bracelet mais aussi à l’obligation de rembourser la dette fiscale. D’après l’avocat d’Isabelle Balkany, cette dernière a tenté de en suicider avec des médicaments après l’annonce du verdict. Les nombreux incidents causés par les époux, notamment en faisant sonner leurs bracelets pour cause de retards n’ont pas été du goût de la cour d’appel. Les Balkany étaient soumis à six heures d’assignation à résidence consécutives et devraient également respecter des horaires d’entrée et de sortie stricte.
La dette fiscale
D’après l’institution judiciaire, le couple septuagénaire n’a pas été très poli envers les agents des services d’insertion et de probation chargés de superviser leur peine de milieu ouvert. La justice leur reproche également de n’avoir pas très bien honoré leur dette fiscale, alors qu’ils continuent de maintenir un train de vie élevé.
Dissimulation d’au moins 13 millions d’euros au fisc
Le couple de droite qui a dirigé une riche banlieue parisienne depuis près de 40 ans et qui est un ami proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy avait été condamné à des peines de prison pour blanchiment d’argent. Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret, et son épouse, Isabelle, ont été reconnus coupables d’avoir dissimulé au moins 13 millions d’euros au fisc via un réseau complexe de sociétés offshore entre 2007 et 2014. C’était le dernier d’une longue liste de problèmes judiciaires pour les Balkany, condamnés en 1996 à des peines de prison avec sursis pour avoir utilisé du personnel de la mairie pour faire leur ménage, dont un employé comme chauffeur privé.
Peine confirmée en appel
Le couple, qui possède une maison de luxe aux Antilles et une magnifique résidence à Giverny non loin de la célèbre maison de Monet, a été reconnu coupable de fraude fiscale en 2019 et la condamnation a été confirmée en appel en mars 2020. Un juge a déclaré qu’ils avaient « aggravé l’érosion de longue date de la confiance dans les valeurs républicaines ». Le maire a reconnu certaines des accusations portées contre lui et a été innocenté de la corruption après que le tribunal a statué que les enquêteurs n’avaient pas réussi à prouver qu’il avait reçu une villa à Marrakech d’un millionnaire saoudien en échange d’une transaction immobilière.
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