Le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, a présenté sa démission le vendredi 10 janvier 2025. Cette décision inattendue a été premièrement repoussée par le président français. L’Élysée a alors assuré que Bonne conserve la confiance du chef de l’État.
À l’origine de cette crise, une lassitude croissante du diplomate face aux méthodes de travail présidentielles. En poste depuis mai 2019, Emmanuel Bonne fait preuve d’une loyauté sans faille à l’encontre du président français au pouvoir depuis plus de 7 ans maintenant, mais voit son travail compliqué par les consultations tous azimuts du président et l’ingérence croissante de divers acteurs politiques dans les affaires étrangères.
Une gouvernance remise en question
Cette situation est exacerbée par le fonctionnement en silos de l’Élysée, sous l’égide notamment d’Alexis Kohler, secrétaire général. La gestion récente de plusieurs événements diplomatiques a particulièrement irrité le conseiller, notamment le discours présidentiel aux ambassadeurs du 6 janvier, où Emmanuel Macron s’est simultanément attaqué à Elon Musk, à l’Algérie et au Sénégal.
Après près de six années d’un engagement total auprès du président, ce diplomate de 54 ans, décrit comme attachant et complexe, semble avoir atteint un point de rupture. Son poste, particulièrement exposé dans le contexte géopolitique actuel, l’a soumis à une pression intense et croissante. Une pression à laquelle il ne semble donc plus vouloir être exposé.
Un avenir incertain
Finalement, la décision concernant le maintien ou le départ d’Emmanuel Bonne devrait être connue en ce début de semaine (dans la journée de lundi ou de mardi). Cette crise met en lumière les défis de la gouvernance diplomatique française et les tensions qui peuvent exister entre les méthodes présidentielles et le fonctionnement traditionnel du corps diplomatique. De quoi donner du grain à moudre aux détracteurs du chef de l’État, qui ne cessent de pointer du doigt sa façon de diriger le pays.
Laisser un commentaire