Le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi que la France retirera ses troupes du Mali neuf ans après sa première intervention pour chasser les extrémistes islamistes. Mais la France a l’intention de maintenir une présence militaire dans les pays voisins d’Afrique de l’Ouest. Macron a accusé la junte militaire au pouvoir au Mali de négliger la lutte contre les extrémistes islamiques et a déclaré qu’il était logique que la France se retire puisque son rôle n’est pas de remplacer un État souverain sur le champ de bataille.
« La victoire contre le terrorisme n’est pas possible si elle n’est pas soutenue par l’État lui-même », a déclaré le dirigeant français lors d’une conférence de presse avec des responsables de l’UE et de l’UA. Si ce départ est célébré au Mali par les mêmes populations qui avaient accueilli les Français en héros en 2013, la mission de l’ONU dans ce pays pense que le départ aura forcement un impact sur la lutte contre le terrorisme. D’après le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, cela aura un impact et la mission évalue déjà les impacts potentiels sur l’engagement militaire de l’Onu dans le pays.
La mission la plus meurtrière de l’Onu
Par ailleurs, M. Salgado a indiqué que la Minusma prendra les dispositions nécessaires pour s’adapter au nouveau contexte afin de poursuivre son engament au Mali. Créée en 2013 après le déclenchement des insurrections indépendantiste et djihadiste l’année précédente, la Minusma a déployé plus de 12.000 soldats au Mali. Pour l’heure, c’est la mission la plus meurtrière au monde pour les Casques bleus avec plus de 150 morts dans différentes circonstances.
Un retrait ordonné
La France dispose d’environ 4 300 soldats dans la région du Sahel, dont 2 400 au Mali. La force Barkhane est également présente au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Un porte-parole des Forces armées françaises, le colonel Pascal Ianni, a déclaré que la France vise à terme à réduire le nombre de ses soldats au Sahel à 2 500-3 000. Macron a déclaré que le retrait français se ferait « de manière ordonnée » en coordination avec l’armée malienne. La France commencera par fermer les bases militaires dans le nord du Mali, et le retrait prendra de quatre à six mois, a-t-il dit.
« Nous ne partageons pas la stratégie et les objectifs »
« Nous ne pouvons pas rester militairement impliqués » aux côtés des autorités de transition maliennes avec lesquelles « nous ne partageons pas la stratégie et les objectifs », a déclaré Macron. Les dirigeants européens ont simultanément annoncé jeudi que les troupes d’une force opérationnelle militaire dirigée par l’UE connue sous le nom de Takuba se retireraient également du Mali. La task force Takuba est composée de plusieurs centaines de soldats des forces spéciales d’une dizaine de pays, dont la France.
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