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Meeting de la CSA-Bénin : le défi périlleux d’Anselme Amoussou

Jour J moins quatre. Le compte à rebours a commencé. En effet, la date fatidique du vendredi 18 février 2022, date à laquelle les travailleurs ont pris rendez-vous à la Bourse du travail pour un « géant meeting » de protestation contre la cherté de la vie approche à grands pas. Selon le secrétaire général de la CSA-Bénin Anselme Amoussou,  elle est l’occasion pour exiger des autorités gouvernementales «  des mesures urgentes et adéquates contre la vie chère et le mal être des populations ».

Pour lui, « l’inflation est de plus en plus insupportable pour les populations ; les prix du transport, de l’énergie, des De pharmaceutiques et des produits de premières nécessités ont atteint des proportions jamais égalées dans notre pays ; le Smig est au même niveau depuis 2014, la hiérarchisation est refusée aux travailleurs; l’augmentation des salaires annoncée depuis le mois de décembre 2021 est toujours attendue sur les fiches paie mais les salaires politiques sont ajustés par anticipation depuis 2016 ». C’est le premier cri de ralliement au Bénin, lancé par une centrale syndicale depuis le vote de la loi limitant à 10 jours par an, le droit de grève au Bénin. Sauf surprise de dernières minutes, la manifestation aura bel et bien lieu à moins que l’autorité ne décide autrement.

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Si ce meeting se tenait, Anselme Amoussou et les siens auraient réussi là où toutes les autres organisations politiques ont échoué depuis plus de cinq ans. Mais elle ne sera pas une sinécure pour eux car à ce jour, les cinq autres centrales syndicales signataires de la charte d’unité d’actions de juillet 2020, n’ont pas répondu favorablement à cet appel. Dans le décor syndical, il est habituel de voir les syndicats se mettre ensemble de façon circonstancielle pour une lutte commune. Le manque de réactions des autres responsables syndicaux fait craindre un faible taux de participation à ce meeting. Un meeting qui servira dans tous les cas de test grandeur nature aussi bien pour le monde syndical que pour le pouvoir en place. En fait, les actions syndicales ne font plus recette au Bénin depuis le départ de la scène des poids-lourds notamment Paul Essè iko, Gaston Azoua et Pascal Todjinou. Seul le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) Kassa Mampo arrive à tirer son épingle du jeu.

Ce n’est pas pour rien que son organisation est la première force syndicale du Bénin issue des élections professionnelles de janvier 2021. La plupart des fonctionnaires béninois n’ont plus confiance en leurs responsables. Certains estiment que ceux-ci sont de connivence avec le régime pour les laisser végéter dans leurs mauvaises conditions de vie et de travail. Ils pensent qu’ils sont sacrifiés sur l’autel des intérêts personnels de certains leaders. D’autres pensent plutôt que leurs responsables répondent mollement à l’intransigeance du gouvernement à satisfaire leurs revendications. Les défalcations sur les salaires et autres licenciements dont certains des leurs ont été victimes et pour lesquels les leaders syndicaux n’ont pu rien faire, ont fini par émousser leurs ardeurs au combat. Le SG Amoussou et les siens doivent batailler fort afin de se donner une chance de succès.

Comme le lait sur le feu

D’un autre point de vue, on attend la réaction du gouvernement si frileux des mouvements de foule. Depuis l’avènement de la Rupture, les marches et autres manifestations anti-gouvernementales sont rares. Certaines sont systématiquement étouffées dans l’œuf, d’autres purement et simplement interdites. Seules celles qui vantent les actions du gouvernement sont tolérées. Une toute autre action aurait été préférée par le régime à ce meeting dont personne ne sait quel sera l’aboutissement. C’est justement pour cette raison que certaines personnes doutent de la tenue effective de cette manifestation de protestation. Le climat d’insécurité qui prévaut au nord du pays avec des attaques meurtrières peut amener le gouvernement à interdire le mouvement d’humeur. Mais une chose est quasiment sûre. Si la manifestation devrait se tenir, elle sera scrutée sous toutes les coutures. Rien ne sera laissé au hasard pour éviter tout débordement.

Une réponse

  1. Avatar de Aziz
    Aziz

    Grèves perlees.telecommandees..c est du passé..hein

    On veut pas yovo…on veut plus yayi

    Eh beh..on a ce qu’ on voulait

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