Alors que l’Allemagne vient de prendre des mesures pour stopper Nord Stream 2 en raison de la crise ukrainienne, les procureurs allemands ont annoncé mardi avoir inculpé un homme d'affaires soupçonné d'avoir enfreint les lois sur le contrôle des armements. Le suspect aurait aidé la Russie à acheter des matériels sophistiquées pouvant être utilisés pour fabriquer des armes chimiques. L'homme, identifié comme Alexander S. a été arrêté par des douaniers allemands dans la ville de Leipzig l'année dernière.
Les procureurs fédéraux ont déclaré qu’il avait également été officiellement accusé d'avoir enfreint les règles d'exportation pour avoir vendu des marchandises soumises à des restrictions à une entreprise en Russie et d'avoir agi au nom d'une agence de renseignement russe. Les procureurs allèguent qu'une société russe avec laquelle le suspect entretenait des relations d'affaires était un front contrôlé par l'agence de renseignement pour couvrir les achats de l'industrie militaire russe.
Vente pour environ 1,1 million de dollars
Les matériels achetés avaient un double usage. Cela signifie qu'ils pouvaient être utilisés à des fins civiles ou pour développer des armes ou des missiles atomiques, biologiques ou chimiques, ont déclaré les procureurs. Ils allèguent que le suspect savait qu'il avait besoin de permis d'exportation pour les marchandises qu'il a vendues à partir de novembre 2017 pour environ 1,1 million de dollars à la société écran russe. Les autorités allemandes avaient averti à plusieurs reprises l'homme de leurs inquiétudes concernant la société russe, ont déclaré les procureurs.
Plusieurs espions inculpés
Le suspect a fourni de fausses informations sur les destinataires réels, ont-ils déclaré. Ils ont allégué que dans un cas, il avait également exporté de l'électronique vers un institut russe impliqué dans la fabrication de composants pour l'industrie des armes nucléaires. L'Allemagne a récemment arrêté et inculpé plusieurs personnes soupçonnées d'agir pour les agences de renseignement russes. Plus tôt ce mois-ci, un Russe de 30 ans a été jugé à Munich, étant accusé d'avoir transmis aux services de renseignement russes des informations sur les roquettes européennes.
