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Naissance de l’Union Progressiste Le Renouveau : les incertitudes du lendemain

L’euphorie de la fusion du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) avec l’Union Progressiste (UP) étant tombée, place aujourd’hui à la réalité du terrain. Outre les incertitudes politico tactiques que cette fusion suscite, il y a que dans l’histoire politique du président Adrien Houngbédji, de telles alliances ont été expérimentées. Malheureusement, elles ont toutes échoué. Dans la vie, tout homme ou femme rêve un jour, de convoler en justes noces avec sa dulcinée ou son tendre amour. Pour le meilleur et pour le pire. Il en est également dans les entreprises et en politique. Mais il y a des mariages dont il faut se méfier car, ils portent en eux-mêmes, les germes de leur propre destruction et dans l’euphorie générale, on ne s’en rend compte que bien plus tard.

La fusion du  Parti du Renouveau Démocratique(PRD) de Me Adrien Houngbédji et de l’Union Progressiste (UP) du Pr Joseph Djogbénou célébrée avec faste du côté de Porto-Novo suscite des interrogations et des incertitudes. Les deux partis ont fusionné pour devenir un seul parti dénommé Union Progressiste le Renouveau. A priori, tout porte à croire qu’il s’agit de la création du plus grand regroupement politique jamais enregistré dans notre pays pendant ses trente dernières années. On  peut également penser que les élections législatives de janvier prochain seraient déjà pliées avec à la clé, une moisson de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale pour ce nouveau parti. Les déclarations de foi et de bonnes intentions des différents acteurs de cette fusion lors de la célébration protocolaire de cet évènement du dimanche dernier viennent en témoigner.

Comme dans ce genre d’évènement, Me Houngbédji a d’ailleurs été encensé pour sa « vision » et a eu droit à tous les superlatifs. Seulement voilà! Tous ces cris de joie ne suffiront pas à calmer les incertitudes politico-tactiques et stratégiques qui découlent de la fusion quand l’on se projette dans l’avenir et la victoire aux élections législatives de janvier 2023. Le faire, c’est sans compter avec des impondérables dont il faut tenir compte en raison de l’histoire récente de la politique béninoise. Sans vouloir porter la poisse à qui que ce soit, il y a des faits historiques qu’il n’est pas superflu de rappeler. C’est que ce genre de fusion ou d’alliance avec le PRD a souvent accouché d’une toute petite souris. Il suffit de faire un pas en arrière pour s’en rendre compte. Dans l’histoire récente de notre pays, Me Houngbédji et ses militants se sont plusieurs fois engagés dans des aventures politiques qui n’ont pas porté leurs fruits.

Le signe indien

Le samedi 28 janvier 2016 au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo, Me Adrien Houngbédji alors président de l’Assemblée nationale et en sa qualité de président du PRD s’alignait officiellement avec le parti Forces Cauris pour un Bénin (FCBE) du président Boni Yayi, derrière le Premier Ministre Lionel Zinsou, candidat à l’élection présidentielle de cette même année. Me Houngbédji justifiait sa décision par le besoin pour son parti de participer à la gestion des affaires du pays après avoir passé plus de 25 ans dans l’opposition. Certains militants avaient applaudi l’avènement avec les quatre fers. La suite, tout le monde la connait.

Le candidat Patrice Talon a gagné haut les mains cette élection au détriment du candidat Zinsou soutenu par plusieurs partis politiques considérés comme les plus grands du pays dont le PRD. Idem, lorsqu’on remonte plus loin en 2011.

On s’aperçoit qu’une autre alliance avec le PRD avait également été un échec. Le samedi 10 avril de cette année-là, une vaste coalition de l’opposition dénommée Union fait la Nation(UN) composée du PRD, PSD, RB, MADEP, Force Clé, RDL Vivoten s’était constituée pour soutenir la candidature de Me Adrien Houngbédji à l’élection présidentielle. Ce jour-là, feue Rosine Soglo avait proclamé la mort de tous ces partis qui se sont mis ensemble. « Adieu ! », avait-elle déclaré de façon péremptoire. A ses yeux, seule l’UN comptait et le sort du candidat Boni Yayi qui voulait rempiler était d’ores et déjà scellé. En fin de compte, Me Houngbédji avait perdu l’élection présidentielle avec toute la cohorte de partis qui étaient avec lui. Idem en 2006 lorsqu’il postulait comme candidat contre le même Boni Yayi pour la première fois. A ces échecs répétés, il faut  ajouter ceux relatifs aux élections municipales et législatives de ces dernières années,  même si le PRD y avait  participé seul.

A qui la responsabilité

Pris isolément, les faits rapportés plus haut semblent être insignifiants pour n’importe quel lecteur. Mais, enchevêtrés, ils prennent toute leur importance quant à la prétendue victoire de ce nouveau-né comme le prônent ses initiateurs. Ce n’est pas la personne de l’ex-président du PRD Adrien Houngbédji qui est mise en cause. Ce sont plutôt ces alliances et leur timing qui sont sujets à caution. Certains observateurs de la scène politique béninoise estiment qu’elles sont souvent contre-nature et peu productives. Le plus souvent, les militants ne perçoivent pas la pertinence du choix de leur leader et estiment qu’il rame à contre-courant par rapport à leurs légitimes aspirations. Au finish, c’est l’échec patent. Mais, comparaison n’est pas raison. Peut-être que cette fois-ci, c’est la bonne ! 

Une réponse

  1. Avatar de dos
    dos

    Le monsieur ne vaut rien. Il a vendu le parti comme en 2016. Ce qui m’étonne dans le bureau exécutif il n’y a aucun membre du prd. C’était le schéma de l’up qui est maintenu. C’est honteux.

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