Son passage à la tête de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) n’a été qu’éphémère. A peine a-t-il eu le temps de prendre service que Yves Armand Mongbo doit encore plier bagage. Ainsi en a décidé son pays qui a préféré un autre à sa place. Chose curieuse dans cette affaire, le gouvernement a porté son choix sur celui qui est arrivé après lui. Une décision surprenante en parfaite contradiction avec la volonté exprimée par le gouvernement de promouvoir l’excellence.
La décision prise par le gouvernement dans le choix du nouveau Directeur de l’OOAS a surpris plus d’un. Quelques heures après avoir annoncé la nomination de Yves Armand Mongbo, la presse se voit obligée de revenir sur cette information. A la place de Yves Armand Mongbo, c’est désormais Melchior Athanase Joël Aissi qui est nommé. Ce dernier est venu là grâce au soutien du gouvernement béninois qui a hélas manqué au premier. Le communiqué de la quatre vingt huitième session ordinaire du conseil des ministres en date du 1er août 2022 a surpris plus d’un. Il annonce clairement le remplacement sur ordre du gouvernement béninois de M. Mongbo et son remplacement par M. Aissi. Yves Armand Mongbo avait été retenu premier par le comité ministériel Ad hoc. Mais pour « raison de politique interne », le gouvernement a décidé de le remplacer par celui qui est arrivé après lui.
Choisir le 2è au détriment du 1er, cela a créé une grosse surprise au sein des populations qui se demandent finalement les valeurs que défendent le gouvernement. Selon des indiscrétions recueillies auprès de l’institution, la « raison de politique interne » n’est autre chose que la raison politique. En effet, Yves Armand Mongbo serait malheureusement un cadre qui n’a aucune accointance avec les milieux politiques alors que Melchior Athanase Joel Aissi est lui plus coloré politiquement et proche de l’une des formations politiques soutenant l’action du gouvernement. Bien que Melchior Athanase Joel Aissi ne manque pas de mérite et de compétence, l’acte posé par le gouvernement affecte profondément le discours et la volonté affichée par le gouvernement surtout que des procédures similaires ont conduit à la nomination des cadres d’autres pays à la tête d’autres institutions spécialisées de la CEDEAO. C’est le cas de GIABA et du poste de Commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales. Beaucoup se demandent comment le Bénin qui prône la qualité et l’excellence se retrouve à chercher des moyens pour contourner des procédures ? A quoi a servi donc cette compétition organisée par le Conseil des ministres si au bout du compte le meilleur n’est pas choisi ? Cette décision vient contredire tout le discours politique et même certains actes posés dans le cadre de la promotion et du rayonnement du Bénin à l’international. De même, il fera malheureusement jurisprudence dans les organisations sous régionales et internationales et même au plan national. Désormais devant les raisons politiques ou mercantiles, l’excellence et la compétence vont baisser l’échine. Désormais, nous devons pouvoir accepter que les moins bons prennent les places des bons et ceci dans tous les domaines. On pourra utiliser cette décision contre nos compatriotes partout où ils seront en compétition avec d’autres. Les conséquences de cette décision peuvent affecter dangereusement l’avenir de maints Béninois.
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