Le film « The Woman King » a créé la polémique au Bénin après sa sortie. Cette superproduction hollywoodienne qui retrace l’histoire des Agojiés (Amazones) du royaume de Danxomè a pris quelques libertés avec les faits historiques. Ce qui n’a pas plu à certains béninois. D’autres critiques ont estimé que le film n’a pas suffisamment mis l’accent sur le passé esclavagiste du royaume de Danxomè. Le professeur Léonard Wantchékon, consultant historique, de cette superproduction américaine a admis que le commerce des esclaves se pratiquait dans ce royaume mais Danxomè n’était pas essentiellement un royaume esclavagiste.
« Il y avait une forte opposition politique à l’esclavage venant surtout du rang des Agojiés… »
« Sous le roi Guézo, le royaume était à la croisée des chemins. Il y avait une forte opposition politique à l’esclavage venant surtout du rang des Agojiés, qui comptaient parmi elles des captifs de guerre… Certains historiens occidentaux ont fait croire que le royaume du Dahomey était un état essentiellement esclavagiste. Ce qui n’est pas vrai » a balayé d’un revers de main le professeur de sciences politiques et économiques à l’Université de Princeton aux Etats-Unis. Pour soutenir ces propos, il se réfère au Quarterly Journal of Economics. Les données publiées en 2008 dans cette revue éditée par la prestigieuse université d’Harvard indiquent que 457.000 esclaves ont quitté les côtes béninoises entre 1400 et 1900.
Alors que sur la même période 16 millions d’esclaves ont été vendus. Le plus grand nombre d’esclaves a quitté l’Angola, le Ghana et le Nigéria. « Sous Guézo, qui est resté quarante ans au pouvoir, le commerce chute à 33 000 esclaves essentiellement vendus par des entreprises privées associées à des bandes criminelles qui organisaient des rapts et des kidnappings », a poursuivi Léonard Wantchekon. Rappelons que « The Woman King » retrace l’histoire des Amazones de Danxomè. Le film a fait 16 millions de dollars de recettes dès sa sortie.
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