Le 7 janvier, l’une des principales fêtes chrétiennes est célébrée: Noël, ou la Nativité du Christ. C’est la date traditionnellement considérée par les Églises orthodoxes comme le jour de la naissance de Jésus-Christ. Le 7 janvier, le Noël orthodoxe est célébré par les Églises orthodoxes russe, géorgienne, de Jérusalem, polonaise et serbe, ainsi que par les monastères du Mont-Athos en Grèce, les Églises catholiques orientales et les orthodoxes vieux-croyants. Le 25 décembre, la fête est célébrée par les Églises catholique, protestante et dix Églises orthodoxes (dont les patriarcats d’Antioche, d’Alexandrie et de Bulgarie et l’Église de Chypre). Les dates différentes s’expliquent par la différence entre les calendriers julien et grégorien adoptés par chacune des confessions.
Histoire de la fête
Du IIe au IVe siècles, la Nativité était célébrée le même jour que le Baptême du Christ sous le nom commun de l’Épiphanie – le 6 janvier selon le calendrier julien. Dans la première moitié du IVe siècle, l’Église catholique a séparé la Nativité et le Baptême: la fête de la Nativité du Christ était désormais célébrée le 25 décembre. La date a été fixée arbitrairement et a remplacé les fêtes païennes célébrées dans l’Empire romain en décembre: le « Jour de la naissance du Soleil invaincu » et les Saturnales (fête en l’honneur du dieu Saturne). Ainsi, l’Église cherchait à créer un contrepoids au culte païen.
L’histoire du Noël orthodoxe en Russie
Avant 1917, Noël faisait partie des fêtes officielles, les 25 et 26 décembre étant des jours fériés. Le 25 décembre, on célébrait également la victoire de l’armée russe dans la Guerre patriotique de 1812. Tous les attributs de la fête de Noël étaient liés à la thématique chrétienne. On décorait le sapin de Noël de figurines d’anges, de bergers, de clochettes, etc. Les étoiles, les bougies et les lanternes étaient censées rappeler l’étoile de Bethléem et les lumières qui éclairaient le chemin de ceux qui allaient rendre hommage au Christ nouveau-né. Sous le sapin, on cachait des cadeaux pour toute la famille (cadeaux des Rois mages), le repas festif se composait de 12 plats (le nombre des saints apôtres).
Le 24 novembre 1918, le Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom) de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) a adopté un décret sur l’introduction du calendrier géorgien en Russie, signé le 26 janvier de la même année par le président du Sovnarkom Vladimir Lénine. Selon le document, le lendemain du 31 janvier devait être considéré comme le 14 février, la différence entre les calendriers géorgien (« nouveau style ») et julien (« ancien style ») étant de treize jours. L’Église orthodoxe russe n’a pas reconnu ces changements et est restée fidèle au calendrier julien. C’est pourquoi le Noël orthodoxe est célébré le 7 janvier, ce qui correspond au 25 décembre selon le calendrier julien.
En 1918, une ordonnance du Comité exécutif central panrusse a exclu la Nativité du Christ de la liste des jours fériés et en a fait un jour ouvrable. Au milieu des années 1920, une campagne de lutte contre les préjugés religieux a été lancée. Le 24 septembre 1929, par une ordonnance du Sovnarkom, les festivités de Noël deviennent interdites, de même que les célébrations officielles du Nouvel An. Elles n’ont été restaurées que dans les années 1930. Le sapin de Noël et les festivités qui y sont associées deviennent alors des symboles du Nouvel An soviétique. L’étoile de Bethléem est remplacée par une étoile rouge à cinq branches, et les figurines par des tourelles du Kremlin, des dirigeables, des satellites, des gerbes de blé, des épis de maïs et d’autres décorations.
Ce n’est que dans les années 1990 que Noël est de nouveau célébré en Russie. Le 27 décembre 1990, le Soviet suprême de la RSFSR, en lien avec « une demande du patriarche de Moscou et de toute la Russie Alexis II et dans le respect des sentiments religieux des croyants », a rendu le 7 janvier un jour férié. Ce statut a été fixé dans la loi de la RSFSR le 25 septembre 1992 (Tass)
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