Triste anniversaire pour les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme. Ce jour 03 mars 2023, cela fait deux ans jours jour pour jour que Reckya Madougou a été arrêtée. Condamnée à 20 ans de prison par la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) pour association de malfaiteurs et terrorisme, elle est toujours en détention malgré la demande de sa libération immédiate faite le 02 novembre 2022 par le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies.
Ce jour 03 mars 2021, la fièvre pré-électorale battait son plein. Le tandem Magougou-Aïvo- tous deux candidats recalés de l’opposition pour ces élections- était remonté et faisait des meetings pour réclamer l’inclusion. Ce jour-là, les deux revenaient de Porto Novo où ils ont tenu un meeting politique pour appeler les populations à exiger leur réintégration dans le processus électoral. Dejà sur les lieux, les policiers avaient tenté vainement d’empêcher le meeting. Mais ils ont fini par laisser faire et ont attendu la fin pour épier la candidate désignée du parti Les Démocrates. Au retour du meeting, les policiers ont intercepté la voiture qui la transportait, elle et Joël Aïvo accompagné de son colistier Moïse Kérékou. Ils ont réussi à extirper l’ancienne garde des sceaux du lot et l’ont conduit à une destination inconnue. Les proches de l’ancienne garde des sceaux décrivent son interpellation comme une arrestation martiale et brutale.
Puis, il y a eu ce procès très critiqué à la CRIET où les seules preuves pour les graves accusations d’association de malfaiteurs et de financement terrorisme sont les témoignages du colonel à la retraite Ibrahim Mama Touré. Reckya Madougou était accusée d’avoir financé des tentatives de meurtre de deux personnalités qui sont, selon ses affirmations ses amis à elle. Mais les vérités et les plaidoiries des avocats de Reckya Madougou n’ont pas réussi à la sortir d’affaires. Le 11 décembre 2021, aux termes de son procès, elle sera condamnée à vingt ans de prison ferme. Depuis, elle est pensionnaire de la prison civile d’Akpro Missreté où elle gardée dans des conditions pénibles pour une femme. A maintes reprises, ses avocats et elle-même, ont alerté sur ces conditions qui vont parfois jusqu’aux tentatives de refus de lui amener de la nourriture.
Détention arbitraire selon des experts de l’ONU
Mais le 02 novembre dernier, ses plaintes et ses revendications trouvent un écho favorable auprès des experts du Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Après l’examen de son dossier porté à son intention par ses avocats, l’organisme onusien juge que « la privation de liberté de Reckya Madougou est arbitraire » et demande par la même occasion sa « libération immédiate ». Depuis ce jour, … Lire la suite dans le journal PDF
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