Le vendredi 24 février 2023, les députés du parti Les Démocrates ont annoncé, au cours d’une conférence de presse, avoir introduit à l’Assemblée nationale une proposition de loi d’amnistie qui préconise l’abandon de poursuites judiciaires au profit des personnalités politiques en prison ou en exil pour des faits criminels, délictuels mis à leur charge de 2017 à nos jours. Reçu ce dimanche 16 avril 2023 dans l’émission « Ma part de vérité » de Golfe FM et Golfe Tv, le vice-président du parti Union progressiste Le Renouveau (Up Le Renouveau) et président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Gérard Gbénonchi a déclaré que la proposition de loi d’amnistie dont on parle « n’a même pas encore été communiqué à l’Assemblée nationale ».
Pour lui, c’est des rumeurs puisqu’avant que le député ne puisse commencer à opiner sur un projet de loi ou une proposition de loi, c’est qu’il y a eu une ouverture de session ou une session où la loi est communiquée par le président de l’Assemblée nationale aux députés. Le Vice-président de l’Up Le Renouveau a précisé que quand un projet ou une proposition de loi est déposée à l’Assemblée nationale, il faut qu’elle passe par le « filtre de l’acceptabilité ». Cette prérogative selon Gérard Gbénonchi, le président de l’Assemblée nationale la partage avec le président de la République.
Le président de la Commission des Finances du parlement béninois de la 9ème législature a laissé entendre que la loi d’amnistie n’est pas un fait nouveau. Il a rappelé qu’une loi d’amnistie votée par le parlement, promulguée par le président Patrice Talon en 2019 avait permis à l’Etat de libérer de nombreux détenus politiques. Il se désole donc que « 4 ans après nous voilà encore à vouloir encore proposer une loi d’amnistie parce qu’en 2021 les gens sont encore impliqués dans des violences pré-électorales et postélectorales et même ceux qui avaient bénéficié de la précédente loi d’amnistie sont encore à nouveau impliqués et aujourd’hui on dit encore qu’il faut prendre une nouvelle loi d’amnistie pour effacer les peines, pour abandonner les poursuites ».
Le député Gérard Gbénonchi se dit donc déçu que les personnes qui ont bénéficié de l’ancienne loi d’amnistie de 2019, sont à nouveau impliqués dans les violences électorales qui ont suivi. Selon l’élu de la 11ème circonscription, cela veut dire qu’ils n’ont pas changé et que cette loi d’amnistie de 2019 ne leur a permis de changer. Il est donc outré que « 4 ans après on propose encore une loi d’amnistie ». Pour lui, si c’est avéré, cela veut dire qu’« il y a trop de récurrence de propositions de loi d’amnistie ».
L’impression que cela va donner dans le grand peuple selon lui, c’est qu’« il y aura un sentiment d’injustice à l’égard du commun des Béninois, qui pour toute sorte d’actes vont facilement en prison ». Il a affirmé que ceux-ci sont en prison pour « des faits criminels, délictueux contraventionnels » et qu’il « n’aura jamais de loi d’amnistie pour eux ». Mais, le vice-président du parti Union progressiste Le Renouveau a indiqué que «si ça concerne les politiques, il faut une loi d’amnistie pour effacer leur peine, pour abandonner les poursuites ». Il a souligné qu’il y a des milliers de gens qui sont en prison et qu’il n’y a pas de catégories de prisonniers, de super prisonniers.
Le président de la Commission des Finances a martelé qu’« il ne faut pas que dans notre pays, on ait la facilité de recourir à des lois d’amnistie ». Pour lui, cela va créer un sentiment d’injustice à l’égard des millions d’autres Béninois d’autant plus qu’il y a d’autres mécanismes qui permettent d’atteindre les mêmes résultats si c’est pour libérer ceux dont on parle (Reckya Madougou et Joël Aïvo). Il a informé que les députés de la 8ème législature ont voté une loi qui permet la suspension des peines de prison. C’est pour cela, il a tenu à préciser qu’il existe alors des outils aujourd’hui qui permettent aux détenus de sortir rapidement de prison.
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