Le gouvernement russe, par l’intermédiaire du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a exprimé mardi une mise en garde sévère envers les États-Unis. Cette déclaration intervient à la suite de la décision controversée de Washington de fournir des bombes à fragmentation à l’Ukraine, une action qui n’a pas manqué de faire réagir de Moscou. Choïgou a précisé que si cette livraison venait à se concrétiser, la Russie n’hésiterait pas à déployer des armes « similaires » en réponse.
Il est à noter que l’utilisation de bombes à fragmentation est interdite par une grande majorité de pays à travers le monde, mais les États-Unis, la Russie et l’Ukraine font partie des quelques exceptions qui n’ont pas souscrit à cette interdiction. Ces armes sont particulièrement controversées en raison de leur capacité à disperser un grand nombre de petites bombes sur une large zone à partir d’un missile, d’une fusée ou d’un obus d’artillerie. La menace pour les civils est considérable, puisque nombre de ces sous-munitions n’explosent pas immédiatement et restent un danger potentiel longtemps après leur déploiement.
Le ministre Choïgou a affirmé que la Russie n’avait jamais utilisé de telles armes dans le cadre de ses opérations militaires, une assertion qui met en exergue l’importance de la mise en garde russe. Toutefois, il n’a pas manqué de souligner que les bombes à fragmentation russes sont « beaucoup plus efficaces » que celles des États-Unis et sont disponibles dans une « gamme plus large et plus diversifiée« . La décision de Washington, décrite par le président américain Joe Biden comme « très difficile » mais représentant « la bonne chose à faire », risque d’intensifier les tensions déjà vives entre ces grandes puissances.
Pour rappel, La Russie a annoncé l’élimination d’environ 5.000 mercenaires étrangers, principalement de Pologne, des États-Unis, du Canada, de la Géorgie, du Royaume-Uni, de la Roumanie, de la Croatie, de la France et de la région syrienne sous contrôle turc, combattant aux côtés des forces ukrainiennes. Ce total fait partie des 11.675 combattants étrangers de 84 nationalités différentes ayant rejoint l’Ukraine. L’afflux de mercenaires a significativement diminué après les premières pertes, avec le plus grand nombre d’arrivées enregistré en mars et avril 2022. De plus, l’Ukraine a subi des pertes majeures parmi ces combattants, avec environ 4.800 d’entre eux ayant fui le territoire ukrainien. Le ministère russe de la Défense a déclaré que plus de 2.000 mercenaires étrangers restent en Ukraine, accusant le régime de Kiev de les utiliser comme chair à canon.
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