L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, assigné à domicile à Dakar depuis sa condamnation pour corruption, estime que la décision du président Macky Sall de ne pas se présenter à un nouveau mandat n’est pas un choix volontaire, mais une conséquence de la pression populaire et internationale. Dans une interview exclusive accordée à France 24, Sonko a insisté sur le fait que cette décision ne marque pas une rupture dans l’histoire démocratique du Sénégal, comme beaucoup semblent le penser, mais relève plutôt d’une réponse à la pression populaire et internationale.
Sonko a rappelé que Sall avait promis lors du référendum de 2016 qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Le retard dans l’annonce de sa décision de ne pas se représenter a, selon Sonko, causé de nombreux dommages au Sénégal, allant de la mort d’innocents à l’emprisonnement de manifestants, en passant par la destruction de biens. Selon lui, Macky Sall n’a pas cédé parce qu’il respecte les principes démocratiques, mais parce qu’il a été contraint de le faire face à la pression internationale, ainsi qu’aux plaintes déposées auprès de la Cour pénale internationale et d’autres organismes des Nations Unies.
Sonko a déploré l’état de la démocratie au Sénégal, citant la violente répression des manifestations et l’emprisonnement massif de l’opposition. Il a qualifié le Sénégal de dictature vu l’état actuel du pays, qui a connu un niveau de violence étatique sans précédent au cours de la dernière décennie selon lui. Il a affirmé que l’annonce de Sall ne mettra pas fin à la lutte pour la justice et la démocratie.
Enfin, alors que la possibilité de dialoguer avec Macky Sall a été évoquée, Sonko a affirmé que les discussions ne peuvent avoir lieu que si elles sont menées sur un pied d’égalité et sans menaces. Il a conclu en affirmant qu’il est prêt à faire les sacrifices nécessaires pour apaiser le pays, mais avertit que si Macky Sall utilise les mois restants de son mandat pour persécuter l’opposition, elle résistera comme elle l’a toujours fait.
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