Dans le cadre d’une grande assemblée qui a vu plus de 60 pays converger vers Johannesburg pour le XVe sommet des BRICS, une critique majeure a été lancée contre les systèmes financiers mondiaux. Cette critique est venue du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a mis en évidence une tendance inquiétante : les systèmes financiers, au lieu de servir uniquement des objectifs économiques, sont désormais instrumentalisés dans la compétition géopolitique.
Ramaphosa n’était pas seul dans sa vision d’un monde en mutation rapide. Ses préoccupations trouvent un écho dans les sentiments exprimés par d’autres dirigeants des BRICS. Ensemble, ils ont exploré l’idée de promouvoir les règlements en monnaies nationales, réduisant ainsi la dépendance à des monnaies majeures dominantes. Cette démarche symbolise non seulement une quête d’autonomie financière mais aussi un désir de renforcer la coopération Sud-Sud, en mettant de côté les dynamiques traditionnelles du pouvoir mondial.
Loin d’être un simple constat, le président sud-africain a appelé à des actions concrètes. Les « nouvelles réalités » du monde d’aujourd’hui, a-t-il suggéré, nécessitent une transformation radicale des institutions financières mondiales. Ramaphosa insiste sur la nécessité de rendre ces institutions plus inclusives et capables de répondre aux défis modernes. Une réflexion qui s’aligne avec la vision partagée par de nombreux membres des BRICS, cherchant à réimaginer l’ordre économique mondial.
Quid de la monnaie?
Alors que le sommet a vu la participation de figures emblématiques telles que le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi, il est clair que la vision présentée par Ramaphosa est devenue un élément central des discussions. Le futur de la coopération BRICS semble axé sur la redéfinition des normes économiques et financières mondiales, dans un monde où le bloc occidental ne domine plus sans partage.
La Russie a récemment partagé son point de vue sur le projet de création d’une monnaie commune pour les pays BRICS. Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, a déclaré que bien que le projet présente des défis, il n’est pas irréalisable et mérite d’être discuté. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est un fervent partisan de cette initiative, espérant une monnaie commune pour les BRICS similaire à l’euro de l’Union européenne. Une telle monnaie pourrait potentiellement affaiblir le dollar étant donné que les BRICS représentent près de 40% de la population mondiale et 25% du PIB mondial. Le FMI a toutefois précisé n’avoir reçu aucune proposition formelle à ce sujet.
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