Il y a sept ans, le monde de l’aviation commerciale était témoin de la naissance d’une nouvelle alliance entre les géants de l’aérien : la Chine et la Russie. En 2016, Comac, le constructeur d’avions d’État chinois, avait annoncé une coentreprise avec le conglomérat russe UAC. L’objectif était de produire le premier gros-porteur chinois capable de concurrencer les avions phares d’Airbus et de Boeing. Avec des projections ambitieuses, cet appareil, doté de 280 places et d’une autonomie de 12 000 km, incarnait l’espoir d’une montée en puissance significative des deux nations dans le secteur aérien.
L’impact actuel des sanctions occidentales
Mais depuis l’offensive russe en Ukraine, les sanctions occidentales ont sévèrement affecté le secteur aéronautique russe. L’isolement croissant du pays a perturbé ses liaisons aériennes, entravé l’approvisionnement en pièces détachées et conduit à la rétention de nombreux avions commerciaux loués par des entreprises occidentales. Les conséquences à long terme de cet isolement se font aujourd’hui ressentir, notamment à travers les défis croissants rencontrés pour maintenir la flotte aérienne russe.
La dissolution du projet conjoint CR929
Face à cette pression, le partenariat sino-russe pour le projet de gros-porteur CR929 a flanché. L’UAC a récemment confirmé son retrait de cette collaboration, faisant du CR929 la dernière victime des tensions géopolitiques. Bien que la Chine n’ait pas encore officiellement commenté ce changement, il est évident que les années de retard accumulées et les défis imposés par les sanctions ont contribué à cette décision. Malgré ce retrait, la Russie espère encore avoir un rôle à jouer.
Elle envisage de devenir un fournisseur standard pour le CR929, offrant notamment des ailes composites et des moteurs PD-35. Cependant, compte tenu des sanctions et des complications associées, il reste incertain si des partenaires occidentaux, tels qu’Eaton ou Honeywell, pourront être impliqués dans ce projet.
Les ambitions aéronautiques de la Chine persistent
Indépendamment des défis rencontrés avec la Russie, l’ambition de la Chine dans le domaine aéronautique demeure. Le pays poursuit son objectif de contester la domination d’Airbus et de Boeing, cherchant à établir sa propre place dans le ciel mondial. Le retrait russe du projet CR929 est certes un revers, mais il est loin de signifier la fin des aspirations aériennes chinoises.
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