Le coup d’Etat qui a eu lieu au Niger le 26 juillet 2023 a poussé les juntes du Mali et du Burkina Faso à apporter leurs soutiens aux putschistes nigériens. Invité dans l’émission « Focus » diffusée le mercredi 16 août 2023 sur la chaîne de télévision nationale, ayant pour thème « Situation au Niger : Signification et portée de la question de la CEDEAO », le Porte-parole et Secrétaire général adjoint du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a abordé divers sujets relatifs à la crise politique au Niger et a notamment clarifié l’objectif poursuivi par les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en imposant des sanctions à l’encontre de la junte nigérienne et en évoquant une possible intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel.
le Porte-parole du gouvernement a révélé que la junte malienne avait inscrit dans sa nouvelle Constitution que tout coup d’État constitue un crime imprescriptible. Wilfried Léandre Houngbédji a suggéré que « un coup d’État peut en rappeler un autre« , soulignant qu’actuellement « ceux qui ont pris le président Bazoum en otage aujourd’hui et qui tentent d’établir leur pouvoir, sont logistiquement en position de force ». Cependant, selon lui, si une autre faction de l’armée nigérienne devient plus puissante demain et entreprend un nouveau coup d’État, cela accroîtra l’instabilité et exacerbant ainsi l’insécurité, ce qui aura un impact négatif sur les conditions de vie de la population. Il a expliqué que « cette instabilité ne laisse pas le temps à la gouvernance politique d’adresser les préoccupations des populations et de leur apporter des réponses pertinentes au quotidien ».
Le Secrétaire général adjoint du gouvernement a avancé que c’est pourquoi les dirigeants de la sous-région agissent dans l’intérêt du peuple nigérien, du Niger et de la sous-région. Selon lui, il ne s’agit pas de prendre des décisions contre le peuple nigérien. Il a mentionné que certaines personnes ont pu évoquer une potentielle guerre de la CEDEAO contre le Niger ou encore une guerre du Bénin contre le Niger, mais il a précisé que le Bénin n’est pas en guerre contre le Niger. Il a souligné que « le peuple frère du Bénin n’a rien contre le peuple frère du Niger » et que « le peuple nigérien et le peuple nigérian sont des peuples frères ». Ainsi, selon lui, « le Nigeria ne déclare pas la guerre au Niger« , mais il s’agit d’une mesure envisagée par la CEDEAO en dernier recours pour exiger le retrait des militaires concernés et rétablir l’ordre démocratique. Il a affirmé que « dans la perspective de la CEDEAO, il ne s’agit en aucun cas d’une guerre contre les populations nigériennes« .
Le coup d’Etat désormais au Mali ,un crime imprescriptible
Le coup d’État au Mali est désormais également considéré comme un crime imprescriptible. Le Secrétaire général adjoint du gouvernement, lors de son intervention à la télévision nationale, a révélé un aspect caché des putschistes maliens. Dans leur nouvelle Constitution récemment adoptée par le peuple malien, ces derniers ont établi que tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien. Wilfried Léandre Houngbédji a souligné qu’au 21e siècle, il n’existe aucune excuse pour justifier un coup d’État, un putsch ou une prise d’otage, et que même les militaires en sont conscients.
Il a mis en avant l’article 187 de la nouvelle Constitution malienne, qui définit clairement cette position. Le Porte-parole du gouvernement a observé que ce sont les militaires eux-mêmes qui ont formulé cela dans la Constitution et non les civils. Mais dorénavant selon Wilfried Houngbédji, « si un militaire ou un politicien s’entend avec des gens pour prendre les armes pour faire un coup d’Etat, c’est un crime imprescriptible ». Il a rappelé que ce sont encore une fois les militaires qui sont impliqués dans cette décision et non les civils. Il a conclu en faisant remarquer que cette prise de position de la CEDEAO vis-à-vis de la situation au Niger doit être ainsi mieux comprise.
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