Dans un contexte global où la course aux ressources minérales est devenue acharnée, l’Afrique se retrouve au centre des convoitises en raison de ses richesses minières inestimables. Les grandes puissances, et en tête la Chine, multiplient les initiatives pour sécuriser l’accès à ces ressources cruciales. Récemment, un épisode notable a mis en lumière les tensions entre les intérêts étrangers et les régulations nationales en Afrique, notamment en Namibie où la police a été instruite de stopper les activités d’une entreprise chinoise, Xinfeng Investments, accusée de violer l’interdiction nationale sur l’exportation de minéraux critiques.
La Namibie, pays riche en lithium et autres minéraux critiques, a pris des mesures fermes pour encourager la transformation locale de ces ressources, dans le but de tirer davantage profit de la demande mondiale croissante, stimulée par la transition énergétique globale. La mise en œuvre de ces régulations s’est manifestée par l’ordre donné à la police de stopper le transport et l’exportation du minerai de lithium par Xinfeng Investments. Cette initiative reflète la volonté de la Namibie de garder la mainmise sur ses ressources et d’encourager la création de valeur ajoutée localement.
Aucun matériel ne doit être retiré
La directive a été émise par la Commissaire des Mines de Namibie, Isabella Chirchir, qui a instruit le chef de la police, Joseph Shikongo, d’arrêter tout camion transportant du lithium brut en provenance de la mine Kohero de Xinfeng, située à environ 250 km au nord-ouest de Windhoek. Selon elle, aucun matériel ne doit être retiré de cette mine, que ce soit pour être transporté à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. De plus, tous les camions acheminant du minerai de lithium vers Walvis Bay, le principal port de la Namibie, devraient être stoppés et renvoyés à la mine.
Cette affaire survient dans un contexte où la Namibie, comme d’autres pays africains comme le Mali, le Zimbabwe, cherche à tirer davantage de bénéfices de ses ressources minérales. En juin, le pays a interdit l’exportation de lithium non traité et d’autres minéraux critiques, dans le but de promouvoir la transformation locale et de profiter de la demande mondiale croissante pour les métaux utilisés dans les technologies d’énergie propre.
Des tensions vieilles
Les tensions entre Xinfeng et les autorités namibiennes ne sont pas nouvelles. En octobre dernier, le gouvernement namibien avait déjà interdit à l’entreprise d’exporter du minerai de lithium vers la Chine, invoquant des expéditions irrégulières. Cependant, Xinfeng a rejeté ces accusations, affirmant avoir expédié 75 000 tonnes de minerai de lithium à son siège chinois pour des tests destinés à concevoir une usine de traitement du lithium en Namibie.
L’industrie minière est un secteur vital, en plein essor sur le marché global, avec une concurrence acharnée entre les grandes puissances pour accéder aux ressources minérales. La Chine, en particulier, a des appétits voraces pour les métaux critiques qui sont essentiels dans la construction de diverses technologies. Avec un plan d’investissement colossal en vue, selon Bloomberg, la Chine est prête à investir environ 137 milliards de dollars pour des projets gigantesques visant à transformer son économie, et l’Afrique pourrait en bénéficier substantiellement, vu ses vastes gisements miniers.
Le cas de Xinfeng en Namibie illustre les défis et les opportunités inhérents à l’exploitation des ressources minérales en Afrique. Il s’agit pour les nations africaines de trouver un équilibre entre l’exploitation de leurs ressources et la garantie de partenariats équitables et durables avec les entreprises étrangères. Les stratégies visant à favoriser le transfert de technologie et la création de valeur ajoutée localement semblent être une voie prometteuse pour assurer que le continent bénéficie pleinement de ses richesses minérales, tout en répondant aux ambitions des investisseurs étrangers.
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