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Comment le Japon et l’Afrique s’influencent mutuellement ?

Potentiel de développement économique africain représente un intérêt majeur pour les nouvelles puissances mondiales. Avec plus de 4000 PME employant, directement et indirectement, plus d’un million et demi de personnes, la Chine est le premier investisseur étranger en Afrique. Le Japon, partenaire discret de l’Afrique, a choisi d’appréhender cette relation d’une tout autre manière… Le pays du soleil levant est un partenaire privilégié du continent africain depuis plus de 50 ans. Outre les échanges commerciaux, il y a une notion d’échange, de respect et d’apprentissage mutuel. Les Nikkeijin (diaspora japonaise) émigrent de plus en plus vers l’Afrique tandis que les Âfurika No Gaijin (diaspora africaine) partent étudier et travailler les Nippons. Alors comment expliquer cette attraction entre le Japon et l’Afrique ? 

Les origines historiques de la relation Japon-Afrique

Au début du 20ème siècle, les premiers explorateurs japonais racontent leur expérience sur le continent noir. Après la restauration de Meiji en 1868, ils ont été ainsi des milliers à partir à la conquête du monde.

« Traveling around Africa »

En 1901, Nakamura Naokichi, l’un d’entre eux, décide de faire un tour du monde à travers les cinq continents. Se considérant lui-même comme un “ballon flottant”, il entreprend son incroyable périple, quasiment sans le sou. Après avoir visité la Chine, L’Inde, la Turquie, la Grèce et l’Italie, il met le cap au sud, dans la bien nommée Cape Town. Il y apprendra les coutumes locales, visitera les mines d’or et y rencontrera même des ressortissants japonais qui, comme lui, avaient soif d’aventures. Son œuvre Traveling Around Africa est un des premiers témoignages de cette relation entre le Japon et l’Afrique. 

La diaspora japonaise en Afrique

Aujourd’hui, on dénombre plus de 8 000 Nikkeijin présents sur le continent africain. La plupart y travaillent pour des grands noms de l’industrie automobile tels que Toyota, Mitsubishi et Mitsui & Co, qui est, à ce jour, le plus grand investisseur japonais sur le continent africain. 

Le phénomène des gaijin africains

Si les Japonais sont finalement peu à s’être exportés vers le continent noir, de nombreux africains se sont établis au Japon. Là-bas, le mot Gaijin, issu du mot Gaikokujin, signifie la personne venue de l’extérieur. Si l’usage de ce mot peut paraître péjoratif à l’instar des farangs en Thaïlande ou des nguoi tay au Vietnam, il est communément utilisé par les nippons pour désigner ceux qui viennent d’ailleurs. 

Les Afurika No gaijin ne sont qu’une faible partie des migrants présents au Japon. Les nationalités les plus présentes sont, par croissant : 

  •  Nigeria : 2700 
  •  Ghana : 1800 
  •  Égyptiens : 1600

On compte aussi la présence de quelques pays comme le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal. 

Au total, il y aurait plus de 20 000 ressortissants africains qui auraient tenté leur chance dans l’archipel nippon. Cela représente un faible pourcentage de la population étrangère vivant au Japon (environ 1%). Les gaijins africains, en majorité issus de classe aisée, arrivent au Japon pour poursuivre des études supérieures ou occuper des postes de cadres dans de grandes entreprises. D’autres préfèrent s’orienter dans le développement de jeux de casino en ligne manga, et acquérir une formation reconnue mondialement dans le milieu du iGaming et du eSport.

Un avenir commun pour les Africains et les Japonais ?

Lancée en 1993, à l’initiative du Japon et du conseiller spécial pour l’Afrique de l’ONU, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) a pour but de promouvoir les échanges entre les Japonais et leurs homologues africains. Le but de ce congrès est de traiter de thèmes importants tels que la nutrition, les conditions humaines et la transition écologique.  

Sur le plan économique, le volume deséchanges commerciaux a connu une forte augmentation ces dernières années. 

Selon une étude de l’agence Ecofin, les exportations japonaises vers l’Afrique auraient dépassé les 23 milliards de dollars, en 2021. Dans ces transactions, l’Afrique aurait enregistré des excédents commerciaux de plus de 4,2 milliards de dollars. 

Les principaux pays avec lesquels le Japon a des partenariats commerciaux sont : 

  • Afrique du Sud
  • Nigeria
  • Algérie
  • Maroc
  • Côte d’Ivoire

Les exportations japonaises vers l’Afrique sont essentiellement des produits manufacturés : Automobile, appareils électriques, machines, équipement de transport 

Coté africain, les ressources naturelles représentent la majorité des exportations vers le Japon 

  • Terres rares : chrome, manganèse, platine, palladium, platine
  • Alimentaire : café, cacao, produits de la mer

Le Japon connaît actuellement une période de récession à cause de son système financier et du vieillissement de sa population, entre autres. Alors que les membres du BRICS entretiennent déjà des relations commerciales avec le continent africain, le Japon a encore à faire s’ils parviennent à concurrencer la Chine, l’Inde ou le Brésil. Il pourra néanmoins compter sur les rapports amicaux et respectueux qu’entretiennent les deux puissances depuis le début du siècle dernier.  

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