Forte de 70 millions d’habitants, la Thaïlande est une des nouvelles puissances émergentes d’Asie. Le pays du sourire est réputé pour son hospitalité et accueille depuis toujours les populations venues d’Asie et du monde entier. On dénombre environ 3,5 millions d’étrangers vivant sur le sol thaïlandais, venant majoritairement de Birmanie, Laos et Cambodge. Mais depuis peu, des migrants africains viennent s’installer sur les terres de l’ancien royaume de Siam. Et pour ces nouveaux résidents, le pays est un modèle de développement économique, dont certains pays africains pourraient inspirer.
Les tribulations d’un avocat béninois en Thaïlande
Le parcours, original, de Roland Amoussou-Guénou l’a sorti des sentiers battus de son Bénin natal. Naturalisé français, il a posé ses bagages en Asie, voilà une quinzaine d’années. À la base, ce docteur en droit international a travaillé en tant que missionnaire pour le gouvernement français dans plusieurs pays d’Asie. Depuis, il a occupé le poste d’Ambassadeur du Bénin en Chine et a été à l’initiative de plusieurs projets collaboratifs entre le Bénin et la Thaïlande.
“Venu en Asie pour servir la France, puis rattrapé par l’Afrique”
Après quelques années vécues sur le territoire thaïlandais, l’avocat béninois a constaté que son nouveau pays d’adoption était un exemple en termes de développement social et économique. Mais tout de suite, Me Amoussou-Guénou développe une analogie avec le Bénin. Il constate avec dépit que si les pays étaient, auparavant, au même niveau de croissance, il est clair qu’aujourd’hui la Thaïlande a réussi à ériger un modèle économique prospère. Alors qu’il enseigne le droit international à l’Asian Institute of Technology (AIT), à Bangkok, le docteur crée la fondation Asiafrica qui a pour but de promouvoir et développer les échanges commerciaux entre les deux pays. Homme lettré, le béninois ne veut pas s’en arrêter là, et veut mettre l’accent aussi sur les thèmes de l’éducation, de la culture et de la science. En espérant que ces actions pourront aider à l’entente Asie-Afrique dans le futur.
Comment s’inspirer du modèle thaïlandais ?
Selon Amoussou-Guénou, plusieurs secteurs d’activité en Afrique pourraient être restructurés en s’inspirant du modèle économique thaïlandais.
Nouvelles technologies
Comme tous les pays modernes, les métiers des industries créatrices représentent une niche très lucrative et la Thaïlande n’échappe pas à la règle. Bien que les jeux d’argent soient strictement prohibés depuis 1935, le business des casinos en ligne a connu une progression fulgurante ces dernières années. Aussi, le développement du e-sport thaïlandais sur la scène internationale, à travers ThaiBets365 devrait convaincre les pays africains de miser sur cette industrie pour relancer leur économie.
Éducation
La question de l’éducation est primordiale : sans un système d’enseignement performant, nul pays ne peut se développer économiquement et socialement. Si le système éducatif thaïlandais se concentre sur la branche scientifique, c’est parce qu’il lui paraît plus important de se spécialiser dans les branches agricoles et industrielles.
Bien sûr, la politique interne des pays d’Afrique peut représenter un frein pour le système éducatif, si les priorités ne sont pas considérées. Il est important aussi d’éviter la fuite des “cerveaux” à l’étranger. Pour ce faire, l’Afrique devra retrouver une attractivité économique au niveau mondial.
Agriculture
Le secteur agricole est aussi une des priorités du gouvernement thaïlandais. La première raison est que des installations agricoles modernes peuvent résoudre, en partie, le problème de malnutrition. Les excédents de productions peuvent aussi être destinés à l’exportation et générer des bénéfices.
Même s’il comporte plus de régions arides, le continent africain, tout comme la terre d’Asie, possède de nombreuses possibilités d’exploitations agricoles. Le riz constitue un des ingrédients les plus consommés, mais la production totale ne permettant pas l’auto-suffisance, de nombreux pays doivent importer du riz, en provenance d’Asie… Des coopérations entre les industries thaïlandaises et africaines pourraient grandement aider au développement de la riziculture sur le continent. Aussi, pour optimiser la production de ses activités agricoles, l’Afrique aura besoin d’instaurer un programme éducatif pour sensibiliser les masses.
Industrie manufacturière
La Thaïlande possède une main-d’œuvre bon marché, habituée à travailler dans les entreprises manufacturières. Le pays a même récemment assoupli les lois de travail des travailleurs migrants (Laos, Cambodge, Birmanie) pour relancer son économie. Les exportations de biens des industries textiles et automobiles assurent une bonne partie du PIB national et favorisent la création d’emplois.
L’Afrique compte plus de 1,3 milliard d’habitants, dont plus de 500 millions seraient des actifs, selon une étude de la Banque Mondiale (BM). Malheureusement, le chômage atteint encore des taux élevés (7,1%) et la part de travailleurs très pauvres est encore trop importante (31,1%). Même si certains investisseurs venant de Chine, de Corée et d’Inde ont déjà implanté des infrastructures industrielles, cela ne reste pas suffisant pour régler le problème de l’emploi. Encore une fois, l’éducation paraît être la base de ce problème.
La réflexion émise par le docteur Amoussou-Guénou a pour but de donner les moyens à l’Afrique afin de développer un système économique inspiré des puissances émergentes asiatiques, comme la Thaïlande. Le chemin paraît long, mais dit l’adage, Rome ne s’est pas construite en un jour.
Laisser un commentaire