Mines en Afrique: un pays africain riche en ressources multiplie les initiatives

Photo d'illustration d'une mine (DR)

La transition énergétique, qui vise à basculer d’un modèle énergétique fondé sur les énergies fossiles vers un modèle plus durable et respectueux de l’environnement, est un enjeu global majeur. Cependant, il est essentiel de reconnaître que cette transition ne saurait être accomplie sans l’implication profonde de l’Afrique. Le continent africain, riche en ressources naturelles, joue déjà un rôle prépondérant dans la fourniture de matières premières essentielles à la fabrication de technologies vertes, telles que le cobalt pour les batteries de véhicules électriques.

De plus, avec son potentiel en matière d’énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, l’Afrique a la capacité de devenir un acteur majeur de la production d’énergie propre. Ignorer ou marginaliser l’Afrique dans cette transition serait non seulement une erreur stratégique, mais cela priverait également le monde d’une opportunité inestimable d’atteindre les objectifs de développement durable et de lutte contre le changement climatique de manière équitable et inclusive.

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La RDC en pole position

La République Démocratique du Congo (RDC) est sur le point de marquer un tournant historique dans l’exploitation de ses ressources minières. Récemment, un projet ambitieux a été dévoilé : la construction d’une usine ultra-moderne dédiée à la transformation du cuivre et du cobalt. Bien que la RDC domine le marché du cobalt, fournissant 70% de l’offre mondiale, elle ne détient que 1% de la production raffinée, contrairement à la Chine qui règne avec 70%. Cette nouvelle usine vise à renverser cette tendance.

Buenassa Sarl, une société locale, pilotera ce projet colossal de 350 millions de dollars, avec le soutien du gouvernement congolais et d’une société de conseil financier américaine. L’objectif est double: transformer le cuivre et le cobalt brut en produits raffinés essentiels pour les batteries électriques, et enfin permettre à la RDC de contrôler intégralement sa chaîne de production. Cette initiative s’inscrit dans la vision du président Félix Tshisekedi, qui cherche à valoriser les matières premières du pays tout en capturant une plus grande part des flux de capitaux.

Une régulation en vue du secteur

Parallèlement, l’Entreprise générale du cobalt (EGC), une institution publique en RDC, s’active pour réguler le secteur du cobalt artisanal. Créée en 2019, elle a pour mission d’améliorer les conditions des mineurs artisanaux, les « creuseurs ». Malgré une période d’inactivité initiale, l’EGC a récemment identifié huit sites pilotes pour démarrer ses opérations, principalement situés dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga.

Ces efforts sont d’autant plus cruciaux que la RDC abrite plus de 200 000 travailleurs dans des mines informelles, souvent confrontés à des conditions déplorables. Les accusations de travail des enfants et de corruption sont courantes, rendant la mission de l’EGC encore plus essentielle. Ainsi, en plus de collaborer avec des mines pilotes, l’EGC aspire à renforcer le contrôle d’accès aux mines, à fournir des équipements de protection et à instaurer une traçabilité complète du minerai.

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Encore du chemin à parcourir

Cependant, la route vers la régulation et la transformation est semée d’embûches. Des facteurs externes tels que la pandémie de Covid-19 et des troubles géopolitiques ont ralenti les initiatives. De plus, des tensions internes sont palpables, notamment des critiques sur la légitimité du monopole de l’EGC.

Malgré ces défis, la détermination de la RDC est indéniable. En conjuguant régulation et innovation, le pays s’oriente vers une transformation majeure de son secteur minier, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives pour l’avenir de l’exploitation minière en Afrique.

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