Les revenus du pétrole en Russie connaissent une hausse inattendue malgré les sanctions occidentales infligées depuis plusieurs mois. En effet, l’économie russe semble résiliente face aux pressions économiques qui lui sont imposées. Cette résilience contraste fortement avec les prévisions pessimistes qui avaient été avancées, notamment les déclarations du ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, qui avait évoqué en mars 2022 son intention de provoquer un effondrement de l’économie russe.
Selon les informations fournies par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, le PIB de la Russie devrait enregistrer une croissance de 1,5% en 2023, comme l’a rapporté par La Tribune ce jour samedi 14 octobre 2023. Parallèlement, les revenus provenant des exportations pétrolières russes ont connu une augmentation significative en septembre, atteignant leur plus haut niveau depuis juillet 2022, d’après le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Augmentation des revenus mais …
Cette augmentation des revenus pétroliers s’explique en partie par la hausse des exportations de produits pétroliers russes, en particulier le brut. Les recettes pétrolières du gouvernement russe ont augmenté de 24% en septembre par rapport au mois précédent. Cependant, il est important de noter que ces chiffres restent inférieurs de 7% par rapport à l’année précédente, ce qui peut s’expliquer par les sanctions économiques en cours.
En effet, depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie fait face à des sanctions sévères de la part du G7, de l’Australie et de l’Union européenne. Un double embargo sur le pétrole brut et raffiné russe a été imposé dans le but de réduire les recettes pétrolières du pays. De plus, l’Union européenne a établi un plafonnement du prix du pétrole, n’autorisant que les barils vendus à un prix égal ou inférieur à 60 dollars à être livrés sur son territoire. L’objectif de ces sanctions était de maintenir une incitation économique pour que la Russie continue à vendre à des prix réduits.
Le coup de pouce de l’Inde
Cependant, l’Inde, qui n’est pas membre de l’OTAN et n’est pas soumise aux sanctions, a offert une alternative à la Russie. En tant que l’un des plus grands importateurs de pétrole au monde, dépendant à plus de 80% de ses besoins en pétrole des importations, l’Inde est devenue le principal acheteur de pétrole russe transporté par voie maritime.
Elle a accepté d’acheter ce pétrole russe aux prix du marché, contournant ainsi les sanctions. De plus, l’Inde raffine ce pétrole russe avant de le revendre aux Européens, réalisant ainsi une marge bénéficiaire. Cette pratique a eu pour conséquence d’augmenter le prix moyen à l’exportation du brut russe de 8 dollars par baril en septembre, dépassant largement le prix plafonné imposé par l’Union européenne.
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