Dans un climat de tensions régionales exacerbées, le Niger, actuellement sous le poids de sanctions internationales, a sollicité l’aide du Togo pour servir de médiateur dans ses pourparlers avec la communauté internationale. Cette requête a été formulée lors d’une rencontre à Lomé, où le général Salifou Mody, ministre nigérien de la défense, a exposé la situation critique à son homologue togolais, en dénonçant l’aspect « cynique » des sanctions imposées.
Il a affirmé que, malgré les barrières, le Niger reste ouvert au dialogue et reconnaissant envers le Togo pour sa constante communication. Le rôle de médiateur demandé au Togo s’inscrit dans un contexte où le Niger cherche à consolider ses alliances régionales et à assurer la continuité de ses projets économiques stratégiques.
Un oléoduc inauguré il y a quelques jours
Parmi ceux-ci, l’inauguration d’un oléoduc monumental, long de près de 2 000 kilomètres, initié par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, marque une étape historique pour l’économie du pays. Cet oléoduc, qui s’étend du sud-est du Niger jusqu’au Bénin, promet d’ouvrir des avenues prometteuses pour la commercialisation internationale du pétrole nigérien.
Cependant, l’inauguration de cet oléoduc se déroule dans un contexte délicat, marqué par la fermeture des frontières avec le Bénin suite aux sanctions de la CEDEAO après le coup d’État du 26 juillet. En dépit de ces contraintes, le Niger demeure résolu à tirer profit de cet oléoduc pour propulser son pétrole sur le marché mondial, en utilisant notamment le port de Sèmè au Bénin pour ses exportations.
Durant la cérémonie d’inauguration, le Premier ministre Lamine Zeine a assuré que les revenus issus de l’exploitation pétrolière seraient dédiés à la souveraineté et au développement durable du Niger. Cette initiative vise à instaurer une gestion vertueuse des ressources pétrolières pour le bien-être de la population nigérienne, un engagement salué par les représentants des pays voisins présents lors de l’événement.
La cérémonie a aussi bénéficié de la solidarité régionale, avec la présence de hauts fonctionnaires du Mali et du Burkina Faso, deux nations qui, malgré les sanctions de la CEDEAO, ont choisi de garder leurs frontières ouvertes envers le Niger. Ce soutien démontre une cohésion entre les 3 pays face aux défis politiques et économiques actuels.
La mise en service de cette infrastructure essentielle coïncide avec les efforts diplomatiques du pays pour sortir des sanctions drastiques. Le Togo pourrait jouer un rôle crucial en tant que facilitateur de dialogue, comme l’a souligné le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey.
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